Les membres du secrétariat national et les premiers responsables des Fédérations et des Unions de wilaya de l'UGTA ont débattu hier de “la crise organique” qui secoue ce syndicat. La CEN se tiendra probablement début janvier 2004. L'état-major de l'UGTA s'est réuni, hier, à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj. La rencontre s'est tenue à huis clos et a regroupé les membres du secrétariat national et les premiers responsables des Fédérations et des Unions de wilaya. Les journalistes présents n'ont même pas été conviés à assister à l'ouverture des travaux ; lesquels travaux ont pris finalement toute la journée d'hier, sans aucune pause, pas même celle du déjeuner. Les informations que nous avons recueillies sur place émanent de certains participants qui sont sortis pour “se dégourdir les jambes” ou “fuir la fumée des cigarettes”, ainsi que des proches du patron de l'UGTA. Ce qui ressort de leurs déclarations, c'est que l'organisation syndicale est en proie à une crise organique, qui l'a vidée de toute “vie syndicale”. “La nature a horreur du vide”, nous a confié Abdelmadjid Azzi, secrétaire général de la Fédération des retraités, en faisant référence à l'émergence des syndicats autonomes dans le secteur de l'éducation. Mais d'autres participants ayant requis l'anonymat ont carrément parlé de “guerre” qui serait engagée particulièrement entre Sidi Saïd et le courant qu'ils qualifient de “nationalo-islamo-khobziste” de l'UGTA. Pour étayer leurs dires, ils se sont appuyés sur la dernière directive du numéro un de l'organisation, datant du 30 octobre dernier, qui appelle, l'ensemble des responsables des Fédérations et des Unions de wilaya à respecter les statuts de l'UGTA, et surtout à cultiver la pratique démocratique dans la préparation des congrès. “Djenouhat (SN chargé de l'organique, ndlr) et sa clique ont imposé leurs hommes dans les Fédérations et les Unions de wilaya. Ils veulent à présent organiser des congrès comme ils l'entendent, suivant les critères de clientélisme. Chose que Sidi Saïd veut éviter et c'est pourquoi, il a retardé la tenue de ces congrès”, a relevé un proche de Sidi Saïd en n'écartant pas l'idée de “marginalisation” de ce dernier. “Sidi Saïd n'a pas les mains libres”, a-t-il ajouté, en regrettant que le patron de l'UGTA tarde à sortir “la carte syndicale”, seule à même, selon lui, de renverser les rapport des forces actuel. “Sidi Saïd parle de démocratisation, mais il ne fait rien encore pour ouvrir le champ aux vrais syndicalistes, surtout à la base”, dit-il désolé, en estimant plus loin que ce “retard de décision” est certainement lié à l'approche de l'échéance présidentiel. Un autre participant a jugé que le patron de l'UGTA “n'a pas su investir” en ceux qui l'ont soutenu lors du xe congrès national d'octobre 2000, en lui reprochant d'avoir écarté la presse aux travaux d'hier. Il nous a informé que la CEN se tiendra au début du mois de janvier 2004. H. A.