Le Parti des travailleurs (PT) ne s'est toujours pas fixé sur la prochaine élection présidentielle d'avril 2004. Mme Louisa Hanoune, porte-parole du parti, estime que la situation est toujours confuse. Aussi, elle a indiqué, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son parti, attendre l'issue de la crise au sein du FLN qui est aussi, a-t-elle estimé, “une crise de l'Etat algérien”, pour se déterminer. Sa décision de participer ou non interviendra au plus tard en janvier prochain, avec la convocation du corps électoral. “Nous avons demandé aux militants du PT de se préparer à toute éventualité”, a-t-elle indiqué. N'a-t-elle pas de conditions à exiger pour sa participation ? Quoiqu'elle soit pour la suppression des bureaux spéciaux, pour elle, la révision de la loi électorale n'influera en aucune manière sur l'issue du prochain scrutin. Il faut d'abord assainir la situation, trouver une solution à la crise de Kabylie par exemple, avant d'aller à cette élection capitale. Pour ce qui est des prochaines sénatoriales, son parti n'y prendra pas part, étant donné qu'il n'a pas beaucoup d'élus. Ceci ne l'empêchera pas de soutenir des candidats des autres partis. À condition, toutefois, qu'un engagement public sur certaines questions bien déterminées (les privatisations par exemple) soit pris par tout candidat qui aura sa bénédiction. Une autre décision prise par son parti est de verser les subventions allouées par l'Etat à ses députés dans un fonds d'aide à la révolution palestinienne. Autre question ayant été longuement abordée par la première dame du PT : la grève des enseignants du secondaire. Pour elle, les sanctions prises à leur encontre sont une “atteinte au droit fondamental de recourir à la grève”. Mais le recul du gouvernement sur ces décisions de sanction a été qualifié par Louisa Hanoune d'“acquis”. Toutefois, elle a regretté que certains enseignants, les meneurs surtout, soient toujours sous l'effet desdites sanctions. Un fait qui obéit, selon elle, à “une volonté d'entretenir la tension dans les lycées”. Pourquoi ? “Privatiser l'école à moyen terme. Les décisions du ministère sont intervenues avec la légalisation de l'école privée”, a-t-elle expliqué. En outre, Louisa Hanoune a beaucoup insisté sur la nécessité de l'unité des rangs des enseignants pour assurer la réussite à leur mouvement. C'est pourquoi elle a lancé l'idée d'une conférence nationale pour la défense du secteur. Une conférence qui sera placée sous l'égide de l'UGTA qui “a l'organisation et les moyens nécessaires” et à laquelle sont conviés tous les enseignants quelle que soit leur appartenance syndicale. Sur le plan économique, Louisa Hanoune exige un débat public sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Elle s'est dit inquiète par le fait que les décisions qui se prenaient autrefois au nom du peuple le sont aujourd'hui au nom de l'adhésion à l'OMC. “Il y a confiscation de la souveraineté populaire”, s'est-elle emportée. Pour ce qui est de la situation interne de son parti, Louisa Hanoune estime qu'il se porte bien puisqu'“il a réalisé un saut qualitatif et quantitatif”. Pour preuve, le manifeste d'alarme lancé par le PT a recueilli jusqu'au mois de ramadan 30 000 signatures dans différentes wilayas. Une dizaine d'autres n'ont pas encore remis les leurs. A. C.