S'il y a un joueur algérien qui a un souvenir particulier avec les Libyens c'est bien Lakhdar Belloumi, l'ex-stratège de l'équipe nationale des années 1980. Ce dernier face au club libyen d'El Ittihad avait subi une grave blessure, une méchante fracture à la cheville qui a failli mettre fin à sa carrière footballistique en 1984. Un incident que certains ont même qualifié d'agression volontaire, vu l'importance du joueur dans l'effectif du GS Mascara à l'époque. Belloumi s'en souvient toujours et dès le tirage au sort de la CAF pour une confrontation entre la Lybie et l'Algérie, pour le compte du dernier tour qualificatif de la CAN 2013, le ballon d'Or africain s'est tout de suite rappelé l'incident. “J'étais en pleine forme à cette époque-là, à 26 ans. J'étais dans mes meilleures années et le match contre les Libyens avait un fond politique. J'ai été pris en otage en quelque sorte. Les Libyens ont réglé leurs comptes avec les Algériens sur le dos de Belloumi. On avait gagné 4-0 au match aller et les Libyens se savaient éliminés donc ils se sont vengés sur moi puisque j'étais la vedette de l'équipe. Il n'y avait rien de sportif, c'était une pure agression volontaire. J'ai subi un matraquage de la part d'un défenseur qui m'a brisé la jambe", raconte le joueur dans une interview accordé au site internet DZ Foot. Pour ce qui est de la prochaine rencontre qui opposera les Verts à la formation libyenne, Belloumi reconnaît toujours l'agressivité du jeu de la Libye. “J'ai affronté à plusieurs reprise la Libye, et je les ai vu jouer dernièrement, les Libyens gardent toujours leur agressivité dans le jeu, même s'ils sont plus techniques aujourd'hui par rapport aux années précédentes. C'est tout à fait normal, du moment que le football s'est développé un peu partout dans le monde", nous dira Lakhdar que nous avons joint au téléphone. L'ex-international partage l'avis du coach national Vahid Halilhodzic pour dire que la tâche des Verts ne sera guère facile : “Ce qui rendra cette rencontre un peu plus difficile pour notre équipe nationale c'est que la sélection libyenne est en pleine progression, il y a cet avant-goût politique, c'est à travers leur équipe nationale qu'ils essayent de promouvoir leur révolution. Il faut s'attendre donc à une sur-motivation de la part des joueurs lors de cette confrontation face à l'Algérie", explique notre interlocuteur. La grande polémique pour ce Libye-Algérie n'est autre que sa domiciliation. Les Libyens font le forcing pour jouer le match chez eux même s'ils reçoivent leurs adversaires dans un pays neutre depuis le déclenchement de la révolution. “C'est une guerre psychologique à laquelle il faut s'attendre, c'est tout a fait normal que les Libyens essayent de jouer chez eux face à leur public, ils savent que l'Algérie est favorite pour décrocher la qualification, c'est ce qui les pousse à jouer d'autres atouts. Moi je suis tout a fait d'accord avec Halilhodzic lorsqu'il dit qu'il faut respecter l'adversaire, jouer en terrain neutre ne veut pas dire que c'est à l'avantage de l'Algérie. On a tous vu ce qui c'est passé face au Mali. Il faut surtout bien négocier le match aller contre la Lybie pour avoir le maximum de chances au match retour qui aura lieu ici en Algérie", prévoit Lakhdar Belloumi. A. I.