Depuis dimanche, la galerie Mohamed-Racim abrite l'exposition intitulée "Peinture et Europe" dont le thème est "Les pays de l'Union européenne vus par des beausaristes". Ils sont vingt-cinq artistes de troisième et quatrième années de l'école des beaux-arts à exposer leurs œuvres sur vingt-trois pays européens. Organisée par la délégation de l'Union européenne en Algérie, ce voyage pictural s'étalera jusqu'au 22 du mois en cours avec la vente des tableaux. Cette initiative a été lancée dans le but de se rapprocher "des jeunes étudiants en titillant leur sens de l'esthétique pour dire ce que leur inspirent les pays européens", est-il souligné par Laura Baeza, ambassadeur chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie. Et de préciser : "La délégation de l'UE espérait stimuler l'esprit créatif des jeunes, mais surtout les inciter à mieux connaître l'Union européenne." Le choix de ces fresques a été fait après le lancement d'un concours qui s'est déroulé en mai dernier. Un total de trente-sept tableaux a été envoyé à la Délégation de l'Union européenne. Mais seulement les trois meilleurs ont été sélectionnés pour recevoir un prix le jour du vernissage. Les lauréats de ce concours sont Lydia Hamiti, Nour El-Houda Aïssat et K. Zerzour. Cette escale dans plusieurs villes d'Europe, connues et moins connues des Algériens, comporte quarante et une toile sur la Suède, la Slovénie, l'Italie, le Danemark, l'Irlande, la Lettonie, l'Autriche et tant d'autres pays. Ces jeunes artistes ont proposé dans leurs aquarelles et peintures à l'huile un nouveau regard sur l'Europe en utilisant des couleurs vives et attrayantes, mais aussi des techniques différentes. D'ailleurs, la plupart de ces artistes sont sortis des clichés et idées reçues. La plupart des représentations picturales des capitales, des coutumes ou des monuments appartiennent au genre abstrait. étudiante de quatrième année en session de peinture, Aïssat Nour El-Houda (deuxième prix) a participé à cette exposition avec quatre toiles dans le style abstrait sur l'Allemagne et Malte. "Mon choix s'est porté sur l'Allemagne car nous avons étudié tout un semestre sur ce pays. Pour Malte, j'ai voulu faire ressortir toutes ces couleurs comme le bleu du ciel", a-t-elle confié. La lauréate n'en est pas à sa première exposition. Elle est entrée dans l'univers des arts plastiques –avant d'entamer ses études à l'école des beaux arts– en exposant dans des festivals. Native de Béjaïa, elle puise son inspiration de "la femme berbère. Je fais de la peinture figurative sur la douleur, la tristesse et la beauté de la femme algérienne", a-t-elle indiqué. Le jeune Hakim Akhenak s'est "évadé" dans ses peintures en Roumanie et Chypre. La première est abstraite et la deuxième est une nature morte. "Celle de la Roumanie, je l'ai choisie pour son drapeau et les couleurs de sa composition. J'utilise énormément les couleurs pour des réalisations figuratives et abstraites", a-t-il expliqué. En troisième année seulement, il a reçu deux prix nationaux : le troisième prix Ali-Maachi du Président de la République et le premier prix de peinture algérienne. Il prépare déjà pour les semaines à venir une exposition individuelle à Alger. "Les pays de l'Union européenne vus par des beausaristes" a permis à ces jeunes peintres de sortir de leur cocon. Comme une manière de les encourager, les tableaux sont destinés à la vente. H M