Dans sa nouvelle version trilingue (arabe, tamazight, français), le prix littéraire Mohammed-Dib, qui en est à sa cinquième version, sera décerné à Tlemcen en mai, mois coïncidant avec la date de la disparition de cet illustre écrivain. Soutenu par le ministère de la Culture – sensible aux résultats réalisés lors des quatre précédentes sessions, il s'est engagé à œuvrer pour en assurer la pérennité –, le conseil scientifique de la fondation La-Grande-Maison, présidée par Nadjet Khadda, qui a lancé l'opération de recueil des candidatures, a décidé de n'accepter que les manuscrits afin de consacrer l'originalité des œuvres en lice pour le concours national des écrivains algériens qui doivent se reconnaître sous la symbolique de Mohammed Dib. Institué en 2001 en même temps que la création de la fondation, le prix a consacré plusieurs écrivains, dont Habib Ayyoub pour son recueil “C'était la guerre" (éditions Barzakh) qui a reçu son prix, doté d'un montant d'un million de dinars lors de la première édition de 2003, des mains du président de la République, au cours d'une cérémonie organisée à l'université Abou-Bakr-Belkaïd. En 2011, la fondation a volontairement fait coïncider le prix avec l'événement “Tlemcen capitale de la culture islamique 2011", et ce, en marge du colloque international “Retentissement de l'œuvre de Mohammed Dib", organisé par le Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (Cnrpah). Le prix en arabe avait été décerné à Hafida Mimiet, animatrice à la radio locale de Batna, pour son recueil de nouvelles intitulé “Hikayat Aurassia" (chroniques auressiennes), tandis que pour la version française les lauréats sont deux journalistes : Bouziane Ben Achour et Maâchou Blidi, qui se sont partagé ex æquo le prix pour leurs romans, respectivement “Brûlure" et “La maison du pressoir". Le prix tamazight n'a pu être attribué en 2011, car d'une part, la participation des jeunes écrivains était faible, et d'autre part les quelques textes reçus étaient libellés en vers et non en prose, comme l'indiquait clairement le règlement. Il a été donc reporté à la session de 2014. Sabéha Benmansour, qui a dirigé la fondation pendant plus de dix ans, a estimé nécessaire à présent d'en léguer le flambeau à une équipe de jeunes tout en assumant l'accompagnement et l'encadrement. Elle a déclaré : “Mohammed Dib est une pièce maîtresse du patrimoine non seulement tlemcénien mais également algérien et universel. C'est l'un des écrivains qui est reconnu comme étant profondément algérien ancré dans son terroir, ses lieux premiers d'écriture, mais en même temps un auteur qui a su conjuguer justement cet ancrage avec tous les échos qui lui sont venus de l'extérieur." Et d'ajouter : “Mohammed Dib écrivait en français, mais c'était son français conjugué avec sa langue maternelle, sa vie, la société qu'il a dépeintes dans ses nombreuses œuvres." Le prix Mohammed-Dib est un prix d'encouragement à l'intention des jeunes écrivains. L'évaluation des œuvres privilégie d'abord la valeur littéraire et esthétique, mais aussi la contribution au rayonnement de l'écriture algérienne. Les dossiers de candidatures accompagnés des œuvres d'un minimum de 100 pages, en trois exemplaires et un CD doivent être déposés au plus tard le 15 mai 2013 au secrétariat permanent du conseil siégeant au Méchouar de Tlemcen, dans les locaux de l'association La-Grande-Maison, ou expédiés par voie postale (Association culturelle “La Grande Maison", El-Méchouar, B.P 364 Tlemcen). Courriel : [email protected]. B. A