Des éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) ont été appelés à prendre la relève des gardes communaux qui se sont démobilisés, ces derniers jours, notamment dans certaines communes de la vallée de la Soummam, à l'image de Tifra, Tinebdar et Sidi Ayad. Ce phénomène d'autodémobilisation, décidé par certains gardes communaux de la région de Sidi Aïch en signe de solidarité avec leurs collègues protestataires, consiste à déposer les armes et à renoncer à assumer cette fonction paramilitaire. “C'est au lendemain des deux actions de protestation organisées la semaine écoulée, devant les sièges de la wilaya et du cantonnement de Oued Ghir, que nous avons eu cette idée de rendre le tablier", nous confie un garde communal contestataire, qui a requis l'anonymat. À Tinebdar, une commune rurale perchée sur les hauteurs de la ville de Sidi Aïch, le contrôle du détachement municipal de la garde communale est actuellement assuré par des militaires dépêchés par le secteur opérationnel de Béjaïa (SOB) pour suppléer les éléments autodémobilisés, nous apprend le maire Braham Bennadji. Dans la commune limitrophe d'Akfadou, dont le massif forestier est réputé être la base-arrière des groupes islamistes armés, aucune défection n'a été enregistrée pour le moment. “Ici, aucun de nos éléments n'a déposé ses armes, encore moins désarmé par la hiérarchie militaire", nous confirme l'édile de cette municipalité. Il faut, néanmoins, noter que certains observateurs politiques de la région ont laissé croire que les gardes communaux “démobilisés" ont été désarmés par les autorités militaires de la wilaya de Béjaïa en raison de leur implication dans le mouvement de protestation mené la semaine dernière. La même source a tenu à préciser que cette mesure décidée par la hiérarchie militaire concernait en fait les éléments de la garde communale ayant déserté leur poste pour rejoindre la protestation. Pour rappel, des centaines de gardes communaux, issus de différentes localités, ont observé, mercredi passé, un rassemblement devant le siège de la wilaya, avant de revenir à la charge le lendemain, en organisant une action similaire devant le cantonnement de la garde communale de Oued Ghir. Les protestataires déplorent le fait que leur demande de rencontrer le wali de Béjaïa et le chef du secteur militaire, auxquels ils voulaient soumettre leur plate-forme de revendications, n'ait pas été satisfaite. K O