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Le Commando DJAMAL
Dans l'Ouarsenis, dans les monts de Amrouna et Doui au Dahra
Publié dans Liberté le 24 - 07 - 2012

En mars 1957, le commando Djamal est en région 4, sur le territoire de Teniet-El-Had, dans un lieu proche des monts de Amrouna, bastion de l'ALN. Il est près de Marbot (El-Kerrouch, Tarik Ibn Ziad actuellement). Une embuscade est en préparation dont l'objectif est un convoi militaire qui circule entre le douar de Taghlissia où l'armée française effectua une opération de "pacification", brûlant et détruisant les mechtas. Le convoi regagne Marbot en fin de journée. Il est composé de quatre véhicules militaires, dont deux half-tracks (véhicules blindés semi-chenillés), l'un ouvrant la marche, à l'avant, l'autre placé à l'arrière.
La reconnaissance des lieux nous permet de choisir l'emplacement qui convient le mieux pour nous installer, nous embusquer, sur le bord de la route. Nous retenons un tronçon de route boisé et repérons un endroit surélevé que nous allons occuper sur une longueur de 150 à 200 m.
Le convoi débouchera d'un virage, à notre gauche, venant de Taghlissia, puis s'engagera sur une ligne droite longue de plusieurs centaines de mètres, jusqu'à un autre virage, à notre droite, où nous n'aurons plus de vision. Dans l'endroit que nous avons retenu, nous étions protégés par une dense broussaille et nous ne risquions pas d'être repérés.
Nous sommes le 22 mars 1957. Nous ne sommes pas intervenus le matin, quand le convoi filait vers Taghlissia, mais nous l'attaquerons l'après-midi, sur son chemin du retour. Les occupants des camions seraient moins vigilants. L'aller s'étant effectué sans incident, ils penseraient que le trajet est sans danger. Pour le commando comme pour toute unité de l'ALN, affronter l'ennemi le plus tard possible – l'idéal étant quelques heures avant la tombée de la nuit – offre l'avantage de ne pas être poursuivis et rattrapés, puisque peu de temps nous sépare du noir de la nuit qui nous enveloppe et nous protège dans notre repli.
Le général Maurice Challe, commandant en chef en Algérie, décrit le combattant algérien en ces termes : "Un homme très endurant et frugal, capable de se déplacer à une vitesse considérable, quand il connaissait très bien la région où il combattait. Sa vitesse dans les djebels était deux fois, à trois fois supérieure à celle de nos meilleurs éléments. Hors de son terrain de chasse, il était encore l'égal de nos meilleurs éléments."
Le général Challe ajoute à propos des "katibas, unités de base de l'ALN : grâce à leur faiblesse numérique, à leur rusticité et à leur connaissance du pays, elles disparaissent pour gagner des retraites sûres que la population, complice volontaire ou involontaire, se gardera bien de dévoiler".
Lors de l'embuscade contre le convoi militaire, le commando est dirigé par Si Nouredine qui est originaire de Maghnia.7
Dès que le convoi est annoncé, nous nous précipitons et occupons nos positions. Au bout d'une attente qui nous semble bien longue, le convoi ennemi s'approche et "entre" dans l'embuscade. Mais, surprise, il n'y a qu'un seul camion et les deux half-tracks. Après un court instant d'hésitation, et constatant qu'il n'y pas d'autre camion, le djoundi désigné pour ouvrir le feu donne le signal. Nous tirons tous, en même temps, en visant les soldats ; certains parmi nous étaient chargés de cibler les chauffeurs. Notre puissance de feu était vigoureuse. Très vite, le camion se renverse et bascule de l'autre côté de la route. L'engin de tête, le half-track est "sorti" de l'embuscade, son chauffeur ayant accéléré dès les premiers coups de feu. Il s'arrête plus loin, nous tire dessus à la mitrailleuse lourde. Notre tireur de la Willis, installé sur une bute, derrière nous, riposte ; il l'arrose d'une longue rafale. Le half-track cesse de tirer. Il file à toute allure et disparaît après un virage. Nos djounoud sont à l'œuvre. Ils ont récupéré toutes les armes individuelles. Nous compterons, plus tard, 29 armes. Nous éprouvons des difficultés à arracher les deux mitrailleuses fixées sur l'avant du half-track. Abdelkrim, chef de groupe, nous tire d'affaire. Il fallait ôter la clavette pour libérer les deux mitrailleuses, une 12/7 et une 30, de fabrication américaine.
L'embuscade n'a duré que quelques minutes. Elle fut un succès, hormis "la perte" du deuxième half-track qui nous a échappé. Nous ne déplorons aucune perte, parce que les conditions de succès de l'embuscade étaient réunies : l'effet de surprise, la puissance de feu et notre rapidité dans l'exécution. 8
Nous nous replions à Sidi Saïd où nous faisons une courte halte. Nous rejoignons, par la suite, Amrouna, forteresse de l'ALN. Après Toutia, nous traversons la route Orléansville-Molière (Chlef-Bounaama) et nous nous enfonçons dans le massif de l'Ouarsenis. Au bout de notre périple qui a duré 3 jours – ou plutôt 3 nuits – de marche, nous sommes à Ouled El-Mabane, à Bab El-Bekouche, lieu de rencontre des unités de l'ALN et plaque tournante de la région 1 de la zone 3. Nous étions heureux d'exposer notre lot d'armes récupérées.
Nous nous déplaçons, par la suite, à Shanine, petite dechra accrochée sur le flanc d'une colline peu boisée. Mais elle jouxte une forêt dense située vers le haut. C'est le mois d'avril 1957. C'est le Ramadhan qui a débuté le 1er. C'est notre premier Ramadhan au maquis. Depuis notre merkez, nous avons vue sur la plaine du Sersou et sur un bout du village de Souk El-Had.
Nous décidons d'y faire entrer un petit groupe du commando. Il a pour mission de nous ramener des vivres pour nous et pour nos hôtes de la dechra qui sont dans le dénuement le plus complet, ne possédant rien à nous offrir pour la rupture du jeûne. Le chef de section, Si Ahmed Moustache, accompagné de cinq djounoud, est chargé de conduire l'expédition. 9
Dès le départ du groupe, le commando se met en mouvement et s'approche du village. Après quelques heures d'attente, nous apercevons notre petit groupe sur le chemin du retour, conduisant les bêtes chargées de vivres. Il traversa le pont qui enjambe un oued et se dirige vers nous. Des véhicules militaires pointent derrière lui, à la sortie du village. Nous les empêchons d'atteindre le pont, de le traverser avec l'intention de poursuivre et de rattraper nos compagnons. Nos mitrailleuses entrent en action. Nous stoppons les véhicules militaires. Ils tentent une seconde fois d'avancer. Nos tirs les immobilisent ; ils ne peuvent atteindre le pont. Des avions Jaguar nous survolent. Ils piquent sur nous. Nous tirons quelques rafales. Ils reprennent de l'altitude, disparaissent. Nos compagnons nous rejoignent sains et saufs.
Le harcèlement de Souk El-Had eut un grand effet sur la population de la région. Au point où Koukhou, un troubadour (meddah), composa une qacida à la gloire du commando. Elle contribua à étendre la célébrité de notre katiba.
Le soir même, nous devons quitter Shanine. Nous sommes appelés à une mission dans la région 4 (région de Amrouna) que nous avons quittée quelques jours auparavant, après l'embuscade de Marbot (Kerrouch, Tarik Ibn Ziad). Ordre nous est donné de cesser de jeûner. C'était le 6e jour du Ramadhan 1957. Au bout de trois longues étapes, nous arrivons à Tiyabine, en région 4. C'est là que nous prenons connaissance de l'objet de notre mission : l'attaque de la Force K, dans son PC, à Zeddine (région d'El-Attaf, wilaya de Aïn Defla).
(à suivre)
6 - Tarik Ibn Ziad se trouve sur la route menant de Khemis-Miliana à Teniet-el-Had
7 - Nous n'avons jamais pu connaître son identité. C'est un ancien adjudant-chef de l'armée française qui déserta, avec deux autres sous-officiers, un caporal-chef et un caporal, de la garnison de Hammam Righa, en octobre 1956. L'ALN devait réaliser une grande opération en s'emparant de tout l'armement stocké dans l'armurerie. Si Nouredine neutralisa la première sentinelle, mais manque la deuxième sentinelle qui donnera l'alerte. Si Nouredine et ses compagnons ont quand même rejoint l'ALN avec leurs armes. Devenu aspirant militaire de la zone 2 (Ténès), il meurt dans l'attaque du poste militaire de Ouachrias (Beni Haoua ex. Francis Garnier, le 17 décembre 1957.
8 - Nous apprendrons, plus tard, que l'armée a réuni les habitants des douars des environs de Marbot. Elle les accusa d'avoir participé à l'embuscade tendue par l'ALN. Un rescapé de notre action, le seul, et qui se serait caché dans la forêt, les disculpa publiquement. Il affirma que ce sont des combattants habillés en tenues militaires qui menèrent l'assaut contre le contre le convoi et qu'il n'y avait aucun civil parmi eux.
9 - Si Ahmed Moustache, de son vrai nom Selmani Ahmed, fut blessé à l'œil lors de l'attaque des Belhadjistes. Il fut évacué sur le Maroc. Il resta au sein de l'ANP jusqu'à sa retraite. Il décéda à Ain Défla où il résida après l'Indépendance.


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