L'attaque menée par le commando Djamal contre la Force K à Zeddine, en avril 1957, sous les ordres de Si Mohamed, lieutenant militaire de la zone 2 à ce moment-là, dévoila les accointances de la Force K de Belhadj avec l'armée française, car cette dernière vola à son secours en attaquant par avion le commando. Cet événement permit au gros des troupes de Belhadj de se rendre compte qu'elles étaient dans le mauvais camp. Elles n'abandonnèrent pas immédiatement leurs positions et eurent peur de rejoindre l'ALN, compte tenu des exactions commises par Kobus et ses sbires contre les populations civiles et de l'espionite organisée par le chef dans les rangs de l'armée fantoche. Les adjoints de Belhadj ne décidèrent de passer à l'action qu'au printemps 1958. Rachid Bouchouchi, qui venait d'être promu lieutenant en zone 2 (zone de Blida-Médéa) et qui fut longtemps responsable de la région où évoluaient les unités des Belhadjistes comme on les appelait à l'époque, fut donc l'interlocuteur des dissidents Belhadjistes qui avaient exprimé l'intention de rejoindre l'ALN. Il informa le commandement de la wilaya et reçut l'accord de Si M'hamed Bougara, chef de wilaya, pour poursuivre et superviser l'opération. Il fut exigé des dissidents qu'ils désertent avec armes et bagages et de ramener, comme preuve de leur engagement définitif, la tête de leur chef. Les adjoints de Kobus tuent ce dernier dès qu'il rentre d'un voyage à Alger, lui coupent la tête et lui plantent dans le corps la hampe d'un drapeau français. Le soir même du 28 avril 1958, la Force K, forte de près d'un millier d'éléments, rejoignit l'ALN, comme convenu, avec Si Rachid. Ils furent immédiatement répartis à travers les différentes zones de la wilaya, en prévision de la riposte de l'armée française. Parmi eux, 800 avaient des armes, des fusils de chasse, des armes de guerre très anciennes. Ils n'avaient aucune arme collective, telles que fusils-mitrailleurs ou mitrailleuses. L'armée française s'est bien gardée de doter la force K d'armes performantes. L'armée française ne tarda pas à engager une vaste opération-poursuite qui durera plusieurs semaines. Plusieurs accrochages entre les unités de l'ALN et l'armée française eurent lieu, dont le plus important se déroula le 4 mai 1958, à Tafrent (commune de El-Mayenne, daïra de Rouina), située à la limite de arch Beni Boudouane, fief du bachagha Boualam. L'accrochage opposa l'armée française au commando Djamal. Les forces françaises vinrent en très grand nombre et mobilisèrent des hélicoptères et un nombre impressionnant d'avions. Les ex-Belhadjistes, encadrés par les djounouds du commando Djamal, se défendirent vaillamment, mais il eurent de nombreux morts dans leurs rangs. Il y eut, ce jour-là, beaucoup de pertes de civils, victimes des bombardements aériens. L'armée française récidiva fin mai 1958 en engageant, par l'ouest, une opération de tenaille sur l'Ouarsenis.