Dans tous les points de vente de fruits et légumes (couverts ou à l'air libre), de viandes et même de produits d'alimentation générale, c'est le vertige. La flambée, certes, mais également des écarts “choc" entre les prix d'un même produit, des fluctuations paradoxales, l'assommoir en somme. Et ce malstrom n'incite ni au sourire ni à la courtoisie, en tout cas. Ce sont de vrais “départs de feu" intempestifs que ceux constatés aussi bien dans les marchés couverts que dans ceux qui ne le sont pas (souks hebdomadaires, magasins d'alimentation générale “à l'extérieur", camionnettes et autres vendeurs informels “poussée asperge" et squatteurs de bouts de trottoir). Les prix des légumes, des fruits, des viandes rouge et blanche sont comme pris de convulsions. Absolument déroutants, que ces écarts “choc" entre les prix affichés pour un seul et même légume ou fruit par deux maraîchers. L'exemple de la courgette est des plus ahurissants : 90 DA le kg ici, et juste en face c'est 120 DA, alors que c'est la même qualité, le même gabarit. Idem pour la carotte qui n'est cessible qu'à 120 DA le kg chez certains, tandis que d'autres l'affichent à 85 DA seulement. À la question osée et courageuse de savoir “pourquoi ces écarts considérables ?" (entre 35 et 40 DA quelquefois, pour un même produit), des commerçants, pondérés et point agressifs comme certains le sont, véhéments dans leurs réactions quand un client s'aventure à faire un quelconque commentaire, nous expliquent que “les générateurs de tension inflationniste et d'instabilité des prix au détail sont les marchés de gros (mandataires), ces derniers rejetant la balle aux producteurs qui cèdent aisément à la tentation de vendre vite à des intermédiaires hors circuit légal et c'est alors la confusion totale, l'anarchie..." Aussi surprenantes et inexplicables, donc, ces situations paradoxales, également, dont celle qui amène à en déduire qu'il est préférable de faire son marché, quelquefois, chez l'épicier du quartier qu'au marché couvert. En effet, si les haricots verts coûtent entre 160 et 170 DA dans ces espaces couverts réservés aux maraîchers et bouchers, ce légume, de même qualité et fraîcheur ne coûte que 130 DA le kg chez l'épicier du coin (?!). L'autre caractéristique de la mercuriale, cette année, particulièrement, ce sont ces fluctuations “éclair" et imprévisibles : la pomme de terre, par exemple, n'arrête pas de “tanguer", affichant tantôt 45 DA le kg, tantôt 35 DA, puis 30 pour remonter à 45 DA. Seule la tomate semble avoir opté pour un 50 DA rivé, “pourvu que ça dure !" entend-on... Poivron et piment se situent entre 85 et 90 DA le kg, la laitue ou salade verte oscille entre 95 et 100 DA, la betterave et l'oignon cessibles à 40 DA le kg, en général. Puis viennent les fruits, dont la pomme golden d'importation, certes, mais dont nul ne peut justifier ce bond pour le moins scandaleux de 60 DA sur 1 kg seulement depuis le début du Ramadhan : de 180 DA le kg, elle passe à 240 DA. Les différentes variétés de melon (le jaune, le cantaloup) n'affichent pas les mêmes prix, non plus, d'un endroit à un autre : 120 DA, 150, DA le kg de prunes vertes... En dernière minute, c'est la bouteille d'un litre de Coca ainsi que la barquette (3 boîtes) de thon (Maratun), chez l'épicier, qui suscitent le plus de commentaires. 5 DA d'augmentation pour le premier, plus de 45 pour l'autre. Autres... thons, autres mœurs ! M B