Plusieurs personnalités, notamment des membres de la chorale du défunt et des universitaires, ont pris part à l'événement. À l'initiative du Haut commissariat à l'amazighité (HCA), un hommage a été rendu à Mokrane Agawa, maître incontesté du chant religieux kabyle, et ce, avant-hier soir, aux soirées des Mille et une News, organisées par le quotidien Algérie News à l'espace Plasti. Plusieurs personnalités, notamment des membres de la chorale du défunt et des universitaires, ont pris part à l'événement. Youcef Nacib, chercheur, a présenté une brève anthologie de la poésie de Mokrane Agawa. Plusieurs témoignages sur la vie et l'œuvre du défunt ont émaillé la soirée d'hommage. Belaïd Tagrawla, Hamid Billek et El Hachemi Assad étaient de la partie pour apporter des témoignages sur l'artiste disparu en 2009. C'était la chorale qui accompagnait Mokrane Agawa, lors de ses déplacements qui a ouvert la soirée avec l'interprétation de plusieurs titres religieux chantés par l'artiste. À souligner que cette chorale “est unique en son genre", a indiqué Arezki Azzouz, animateur. Elle l'est du fait, a-t-il précisé, “qu'elle compte des hommes et des femmes en son sein". Pour lui, Mokrane Agawa “a imposé une nouvelle approche au chant religieux, en composant avec une chorale mixte et des instruments comme le bendir et la flûte". S'en suivra un film documentaire retraçant la vie et l'œuvre de l'artiste. Le travail est signé Arezki Azzouz et Youcef Goucem. “Mokrane Agawa aimait être entouré", a témoigné un de ses fils présent à la cérémonie, avant d'évoquer le parcours artistique de son père, en mettant l'accent sur “les dizaines d'années que Mokrane Agawa a vécues à Béjaïa, aux côtés de Abdelouahab et Sadek Abjaoui". Cette expérience a encore témoigné le fils “a beaucoup aidé Mokrane Agawa dans sa carrière artistique". Pour son fils cadet, “Mokrane Agawa était un homme d'exception". Par son travail, “il a participé à perpétuer un genre artistique qui tend à disparaître dans la région de Kabylie". Mokrane Agawa de son vrai nom Mokrane Ouali, est né en 1926 au village Aït Atelli, à Larbaâ Nat Yiraten (Tizi-Ouzou). Dès son jeune âge, il s'est intéressé à la culture locale et surtout aux chants religieux. Dés lors, il en a fait son identité artistique. Avec une voix de ténor, il s'est brillement illustré sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, en interprétant du m'dih. Selon ses proches, c'était lors de son déplacement à la ville de Hammadites que son penchant pour cet art s'est accru. Devenu maître incontesté du m'dih et de l'incantation, Mokrane Agawa est décédé le 12 septembre 2009. Il est enterré à Aït Atelli. Ses funérailles ont drainé une foule nombreuse de fans et d'artistes. Comme un ultime hommage, les présents ont témoigné, à l'unanimité que les chants de Mokrane Agawa, expriment une vision plus rationnelle de la pratique religieuse traditionnelle, telle qu'héritée des anciens. Plusieurs ouvrages et documentaires sur la vie et l'œuvre du défunt sont en projet, ont informé les présents au siège du journal “Algérie News".