Une foule très nombreuse a accompagné hier à sa dernière demeure le regretté Mokrane Agaoua, décédé samedi matin à l'âge de 83 ans, après une longue maladie qui l'a, des années durant, éloigné de la scène artistique. Au cimetière de village, à 2 kilomètres du chef-lieu de la commune de l'ex-fort-national, tôt le matin, plusieurs milliers de personnes convergeaient vers le domicile du défunt qui avait marqué de son empreinte la scène artistique kabyle, notamment dans le chant traditionnel, le m'dih, dont il a été des années durant le véritable représentant de cette expression artistique et religieuse à la fois. La route étroite et sinueuse qui mène au village Ath Atelli était pleine de voitures venues des quatre coins de la Kabylie et de l'Algérois. Des personnalités du monde culturel et artistique ont tenu à être présentes, en plus des élus et des autorités locales, à leur tête, le directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Ould Ali El Hadi, ainsi que le président de la JSK, Mohamed Cherif Hannachi, lui aussi originaire de la région. Le défunt n'a été inhumé que lorsque ses deux fils vivant en France sont arrivés vers 13h. Pour rappel, Mokrane Agoua, père de 13 enfants, est un ancien chanteur qui a consacré la majeure partie de sa vie aux chants religieux et traditionnels d'expression kabyle, lui qui longtemps fréquentait les zaouïas. Il était aussi bien connu lors de ses deux passages à la chaîne II et à la radio de Béjaïa avant l'indépendance.