Pour Hamid Grine, l'écriture est "un exercice solitaire qui mène vers les autres", car chaque écrivain "cherche l'approbation et la reconnaissance". "Ecrire pour vivre" est l'intitulé de la rencontre culturelle organisée par l'établissement Arts et Culture, qui s'est tenue avant-hier soir au Centre des loisirs scientifiques d'Alger. La conférence a été donnée par Hamid Grine, écrivain et journaliste, et chroniqueur au quotidien "Liberté" puisqu'il est l'auteur d'une rubrique intitulée "Portrait" dans nos colonnes. Cette rencontre débat a porté sur l'écriture et son importance. "Ecrire pour vivre ?" ou "vivre pour écrire ?" est la question (existentielle !) qui est revenue sans cesse tout au long de la soirée. L'assistance, composée d'amateurs de littérature et de lecture pour la plupart, s'en est donné à cœur joie lors du débat fort intéressant. Au cours de ce dernier, l'auteur de "Camus dans le narguilé" a relevé la différence entre l'écriture journalistique et celle de fiction. Pour lui, ce sont deux univers différents et bien distincts. La fiction pourrait être un prolongement de l'écriture journalistique. Pour Hamid Grine, l'écriture est "un exercice solitaire qui mène vers les autres". Car chaque écrivain "cherche l'approbation et la reconnaissance". L'orateur insistera également sur l'importance de donner le meilleur de soi-même, de faire un bon travail. Car pour lui, si on ne se donne pas à fond, il ne sert à rien d'écrire. D'une façon presque amicale, l'invité d'Arts et Culture a raconté ses expériences et ses rencontres les plus marquantes. Pour cet "amoureux fou de la lecture" – comme il se définit lui-même –, tout se traduit dans les écrits de l'écrivain, même son état de santé. De ce fait, un écrivain asthmatique aura tendance à faire des phrases courtes en fonction de ce que sa respiration lui permet. L'assistance intéressée et impliquée enchaînait les questions sur l'importance de la lecture et l'urgence d'inculquer cette culture aux plus jeunes. Elle relèvera également le manque flagrant et la baisse incessante du lectorat en Algérie ou encore l'incapacité des écrivains algériens de vivre de leur plume. Mais il y a lieu de signaler que même sous d'autres cieux, il est difficile de vivre de sa plume, sauf si l'on est un best-seller ou un très grand écrivain. La littérature se heurte souvent à beaucoup de problèmes, et l'apparition aujourd'hui des nouveaux médias, notamment du livre électronique, menace la survie du roman. L'apparition également des blogs, où tout le monde peut être écrivain de nos jours, ne facilite pas également les choses. Par ailleurs, outre ses références littéraires qu'il a présentées, Hamid Grine ajoutera que "l'écriture est un moyen de défense et d'attaque en même temps". Pour lui, "la lecture guérit des malheurs, des chagrins, etc.". Hamid Grine dans ses écrits et ses romans n'a nullement la prétention de donner des leçons, transmettre des messages ou encore faire la morale. Le seul message qu'il pourrait transmettre serait "les jeunes, tenez bon !". En outre, une compilation des portraits phares de sa rubrique qui sortira en septembre prochain sous le thème "Sur les allées de ma mémoire", où il sera question de regrouper et de rééditer les portraits les plus réussis, voire les plus marquants tels ceux de Mouloud Achour, Boumediene, Ben Bella et beaucoup d'autres. F Y N