L'écrivain algérien à succès «Tout écrivain ne cherche pas forcément à gagner de l'argent, mais cherche la reconnaissance et s'approcher d'autrui.» Intitulé «Ecrire pour vivre», l'écrivain Hamid Grine, qui n'est plus à présenter sur la scène littéraire et journalistique algérienne, est revenu longuement dans la soirée du mardi, sur sa vision du livre, son amour pour lui et son attachement depuis son jeune âge à l'écriture littéraire et romanesque. «Si je n'ai pas en ma possession l'histoire complète, je ne peux écrire le livre», a-t-il dit lors d'une rencontre avec la presse et ses lecteurs à l'établissement Arts et Culture à Alger-Centre. Préférant la relation interactive entre l'écrivain et son public, Hamid Grine, dans sa simplicité habituelle, a révélé que le métier de l'écrivain est un choix et un sacrifice perpétuel. «Quand on écrit, ce n'est pas parce qu'on a mal à la tête, mais, c'est parce que on a des choses à dire et raconter au public», dit-il. Dès qu'il y a crainte de l'adjectif dans le métier d'écrire, «c'est le début du style de l'auteur», selon Hamid Grine qui a publié seize romans, dont le dernier remonte à 2009, sous le titre Camus dans le narguilé. Son prochain livre sortira au mois de septembre, sous forme de portraits journalistiques sélectionnés de différentes personnalités culturelles, historiques et politiques d'horizons divers sous forme d'une compilation de 300 pages environ. Le livre est intitulé «Sur les années de ma mémoire» et la maison d'édition de cet ouvrage, n'est autre que la fameuse «Casbah Editions». Ali el Bey, gérant de la librairie Tiers-Monde, fait du livre son cheval de bataille, à travers d'autres auteurs qu'il fait découvrir et l'organisation des rencontres entre écrivains et public. Mouloud Achour, un des pionniers de la littérature algérienne, aux côtés de Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Yasmina Khadra, Mouloud Hamrouche, Sid Ahmed Ghozali sont quelques-uns des noms qui figureront dans la prochaine édition de Hamid Grine. Abordant la situation du livre et du lectorat algérien en l'état actuel des choses, l'écrivain déplore l'absence de la promotion du livre à longueur d'année. «Les maisons d'édition gagnent bien leur vie. Contrairement aux écrivains qui ne bénéficient d'aucun apport médiatique et promotionnel», selon M.Grine. Aucun écrivain ne vit de ses publications en Algérie. Même si c'était le célèbre Yasmina Khadra qui viendrait écrire et être publié en Algérie, il ne pourra gagner sa vie, a regretté le conférencier en marge de la rencontre. Adepte de la philosophie, l'auteur confie que le meilleur moyen de connaître à fond la personnalité d'un écrivain, est à chercher sans équivoque dans les correspondances intimes des auteurs. «Tout écrivain cherche la reconnaissance dans le fond. On n'écrit pas pour gagner de l'argent, mais c'est parce qu'il est des vérités, des réalités que l'on veut faire connaître en plus de celui de vouloir s'approcher d'autrui», selon Hamid Grine. L'acte d'écrire peut sauver et sauvegarder la vie humaine. «Car l'histoire de l'humanité, a commencé par l'écriture», a souligné le conférencier.