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TERRIFIANT !
Un bus incontrôlable plonge dans la mer à Bologhine : 11 morts
Publié dans Liberté le 18 - 12 - 2003

Soulevé par la grue, le bus blanc désarticulé pend comme un poisson mort. De l'épave mécanique coulent encore du sable et des gravats. Trempés, les rideaux bleus accrochés aux fenêtres collent à la ferraille. Il ne reste presque rien du véhicule. Tout est parti dans l'eau, y compris ses occupants. Les vitres qui ont volé en éclats dévoilent les entrailles écrabouillées de la carcasse. Sur une double rangée, des fauteuils recouverts d'une étoffe rayée encombrent le passage. Le couloir est très étroit, l'entrée du bus obstruée. à l'avant, trône le siège vide du chauffeur au milieu de fils électriques enchevêtrés et orphelins. Sans le tableau de bord resté au fond de la mer, les bandes fragiles de contreplaqué qui subsistent sur ses flancs, ses roues dépareillées, son toit cabossé… l'autocar démembré et nu raconte dans les moindres détails les circonstances de l'accident tragique qui a fait de lui un cercueil. Un détail de plus, un tout petit détail à peine visible exprime toute l'horreur du drame. Sur un bout de métal traîne une savate de couleur marron. Sa propriétaire fait partie des dix victimes du bus fou. Récit.
Mercredi 10 heures, l'accès au boulevard Emir-Khaled sur le Front de mer est coupé par la police. De nombreux automobilistes sont obligés d'emprunter une déviation pour rallier la localité de Bologhine alors que les piétons réussissent sans grande peine à franchir le cordon de sécurité. De toute part, des badauds accourent pour vérifier la véracité de cette information funeste que tout Alger a appris tôt le matin à la radio. Un véhicule privé de transport de voyageurs a dérapé sur la chaussée et est tombé en mer avec à son bord une vingtaine de voyageurs. Bilan provisoire annoncé aussitôt après l'accident : un mort et une dizaine de blessés. “Un mort, pensez-vous ?! Regardez l'état de l'autocar et celui de la mer, vous saurez que ce chiffre est dérisoire”, tonne un vieux riverain. Mêlé à la foule, le sexagénaire a les yeux rivés sur la carcasse du bus suspendue à la grue. Au volant de l'engin appartenant à la direction des travaux publics, le chauffeur tente de remettre l'autocar sur ses pieds. L'entreprise est difficile d'autant plus qu'il est alourdi par les amas de sable et de gravas. Après moult efforts, le véhicule s'affale sur le bitume. Le spectacle est affligeant. Des agents de la police scientifique fouillent ses recoins à la recherche de traces, d'indices qui pourraient mettre un nom sur les visages boursouflés des passagers arrachés aux flots. Un encore, un vient d'être extirpé des rochers par des plongeurs. Enveloppé hâtivement dans une couverture, il est transporté dans l'une des ambulances réquisitionnées pour l'urgence. Camions de pompiers, voitures de police… les lieux de l'accident sont assaillis. En mer, des zodiacs supervisent les opérations de recherche. “Comme vous voyez, la mer est démontée. Les vagues gênent énormément les secours”, fait remarquer le colonel Saoudi, directeur des opérations de coordination et de secours à la Protection civile. Sollicité par les nombreux journalistes, il doit sans cesse répéter le bilan de l'accident. “à l'état actuel, il est de 9 morts et de 10 blessés”, dit-il.
Un mort de plus, un mort de trop
Une heure plus tard, ce décompte sera revu à la hausse par les autorités médicales du Centre hospitalo-universitaire de Bab El-Oued qui seront destinataires d'une nouvelle dépouille. “Il n'y a plus d'espoir de retrouver des passagers vivants”, confie tristement le colonel Tigherstine, directeur de la protection civile de la wilaya d'Alger. à ses yeux, l'essentiel maintenant est de retrouver toutes les victimes. Car en l'absence du nombre exact des passagers, des disparitions sont à craindre. Le souvenir des inondations de novembre 2001 hante les esprits. Il y a deux ans, les hommes grenouilles étaient là au même endroit et se battaient contre les vagues pour leur arracher des corps nus et enflés. Ce matin, ils se livrent au même exercice périlleux. Certaines immersions sont fructueuses, d'autres pas. Sortant de l'eau, un plongeur brandit une veste en coton. Où est donc son propriétaire ? à quelle profondeur est-il englouti ?
“Comme un avion, le bus a piqué du nez. Il a fait une chute de 30 mètres et s'est retrouvé sous l'eau”, révèle le colonel Tigherstine. Tout s'est passé aux environs de 6 heures. Le véhicule de marque Isuzi entame sa journée en effectuant une première course sur son parcours habituel entre Aïn Bénian et Alger. à hauteur de la plage du Petit- Bassin, le chauffeur négocie un énième virage sur le boulevard sinueux. La manœuvre sera mortelle. Selon des témoignages, un excès de vitesse serait à l'origine de l'accident. “On n'en sait encore rien. Seule l'enquête judiciaire pourrait le déterminer”, récuse un officier de la sûreté nationale.
Quoi qu'il en soit, le pire s'est produit. En arrivant en face d'un jardin d'enfants, le conducteur perd le contrôle de l'autocar. Celui-ci pivote et fonce sur la rambarde métallique. La chute est fatale. “Le bus a chaviré et s'est immergé à un mètre 50 de profondeur”, note le directeur de la protection civile. C'est un riverain qui a alerté les pompiers. Auparavant, des citoyens ont tenté d'organiser les premiers secours. En vain. Des plongeurs professionnels uniquement pouvaient en découdre avec la mer déchaînée. En tout, 120 hommes seront dépêchés sur les lieux de l'accident. Les recherches s'effectueront à 800 mètres à la ronde.
11 heures. Vivants ou décédés, 21 passagers sont rendus à la terre ferme. En principe, si la charge officielle du véhicule est prise en compte (25 passagers et le chauffeur), il ne resterait que quatre victimes à secourir. Or, nul ne sait exactement combien de personnes étaient à bord. “Les transporteurs privés sont connus pour bourrer les bus”, tempête quelqu'un dans la foule des spectateurs.
12 heures. L'épave du bus quitte la chaussée. Elle est acheminée vers la fourrière pour les besoins de l'enquête. Sur les lieux de l'accident, le départ de cette épave de grande curiosité ne conduit pas pour autant à la dispersion des badauds.
Accoudés aux rambardes, ils suivent avec grand intérêt les opérations de recherche. En bas, sur le rivage, les plongeurs, eux, fouillent le large en quête de cadavres emportés par les vagues à plus … d'un kilomètre.
S. L.
Un rescapé témoigne “Oui, c'était un excès de vitesse”
Si Chikhi Mourad, 30 ans, a eu la vie sauve, c'est surtout grâce au fait qu'il était assis à l'arrière du bus. Miraculé, ce passager souffre de blessures sans gravité. Il présente quelques traumatismes, mais il est hors de danger. “Que puis-je dire. Je remercie Dieu, c'est tout”, murmure-il dans un souffle. Mourad n'avait jamais cru qu'il lui arriverait pareille chose. Habitant à Miramar, il avait pour habitude d'emprunter cette ligne pour rallier le port où il travaille. Interrogé sur les causes de l'accident, il est catégorique. Selon lui, un excès de vitesse du chauffeur est à l'origine du drame. “Le bus a dérapé et nous nous sommes retrouvés sous l'eau”, raconte le rescapé. Ejecté par la fenêtre du bus, il a perdu conscience et a failli se noyer. À la question de savoir combien de voyageurs contenait le bus, Mourad ne se souvient pas vraiment. Selon lui, tous les sièges étaient occupés, dont un par le receveur. À peine âgé de 19 ans, le jeune Salim Azghich n'a pas survécu au choc. Dans un couloir de l'hôpital de Bab El-Oued, où sont disposés les corps des victimes, son frère est venu l'identifier en milieu de journée. “On habite juste en face du lieu de l'accident. Mon frère a repris le travail, hier, après une semaine de maladie. Cela fait à peine six mois qu'il fait ce boulot”, confie le frère en larmes. Dans une pièce mitoyenne du service des urgences, des psychologues se sont évertués toute la journée à consoler et à assister les proches des victimes. Pour sa part, le corps médical s'est consacré aux soins des rescapés. Selon l'équipe de garde, les blessés souffrent de polytraumatisme, mais la plupart sont hors de danger. Certains ont d'ailleurs été autorisés à rentrer chez eux, à midi. Cinq victimes n'étaient pas encore identifiées.
S. L.
Des riverains dénoncent “Les privés sont des tueurs”
“Il n'y a que l'argent qui les intéresse. Ils prennent les passagers pour du bétail. Ils embarquent le maximum de personnes, rajoutent des sièges et conduisent comme des fous pour multiplier les courses.” Les griefs soulevés, hier, par de nombreux riverains contre les transporteurs privés sont nombreux. Selon eux, le laxisme des autorités a aggravé la situation dans la mesure où, la direction des transports octroie des licences à des irresponsables sans effectuer le moindre contrôle, alors que les services de police font montre d'une grande indulgence.
S. L.


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