Diplomate chevronné, l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, est annoncé comme le successeur de l'ex-secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, en qualité de médiateur pour le compte de l'ONU et de la Ligue arabe pour trouver une solution à la crise syrienne. Suite à la démission officielle de Kofi Annan de son poste de médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe, des diplomates au siège de l'ONU à New-York, évoquent le nom de l'ex-ministre algérien des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, pour continuer cette mission de bons offices. Ces sources, qui indiquent que les discussions avec l'ancien chef de la diplomatie algérienne se poursuivent, estiment que la nomination de Lakhdar Brahimi devrait être annoncée au début de la semaine prochaine. Cette option intervient après que Kofi Annan ait démissionné de son poste d'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie en déplorant le manque de soutien des grandes puissances à sa mission. "C'est le choix du secrétaire général, et sa nomination sera annoncée s'il ne décide pas de renoncer" entretemps à ce poste, a également révélé un diplomate en poste à l'ONU. Lakhdar Brahimi fait partie du groupe des "Elders" (anciens), qui réunit des personnalités œuvrant au règlement des conflits dans le monde, tout comme l'ancien président américain Jimmy Carter, l'archevêque Desmond Tutu ou l'ancien président finlandais et Nobel de la paix Martti Ahtisaari. Dans un communiqué commun de ce groupe, qui donne du crédit à l'information de sa nomination, Lakhdar Brahimi a déclaré hier que "le Conseil de sécurité de l'ONU et les Etats de la région doivent s'unir pour permettre une transition politique dès que possible." Il faut rappeler que l'ex-ministre algérien des Affaires étrangères de 1991 à 1993, âgé de 78 ans, a été envoyé spécial de l'ONU dans plusieurs points chauds de la planète, et médiateur dans plusieurs conflits. Il a notamment représenté l'ONU en Afghanistan de 1997 à 1999, puis de 2001 à 2004 après le départ des talibans, ainsi qu'en Irak après l'invasion de 2003. Il avait pris sa retraite fin 2005, avant d'accepter en 2009 de diriger un groupe d'experts indépendants pour faire des recommandations sur la sécurité du personnel de l'ONU dans le monde. Mandaté par la Ligue arabe dont il est secrétaire adjoint, Lakhdar Brahimi a réussi à désamorcer la crise libanaise en 1989 à Taëf, en Arabie saoudite, où il avait réuni tous les protagonistes du conflit libanais. Cette fois-ci, il reprend le flambeau dans la crise syrienne au moment où la bataille d'Alep fait rage et où l'ONU doit décider du sort de sa mission d'observateurs en Syrie (Misnus). Déployée en avril, la Misnus a dû suspendre la plupart de ses patrouilles à la mi-juin, et son effectif a été réduit de moitié, à 150 hommes seulement. Pour rappel, le Conseil de sécurité a prolongé son mandat jusqu'au 19 août, mais en avertissant que les observateurs partiraient si les conditions de sécurité et les perspectives de dialogue politique entre pouvoir et opposition ne s'amélioraient pas nettement. Par ailleurs, un autre diplomate à l'ONU, parlant sous couvert de l'anonymat, a indiqué que l'ONU et le Conseil pourraient être amenés à réviser le plan de paix en six points de Kofi Annan. "Pour le moment, c'est tout ce que nous avons, mais cela ne veut pas dire qu'il ne puisse pas être réexaminé. Il y a des éléments qui sont désormais superflus, il pourrait y avoir une nouvelle version avec une nouvelle appellation", a-t-il affirmé. MT