Un grand nombre de familles se rue chaque soir, après la rupture du jeûne, vers le bord de la mer pour profiter de sa fraîcheur en ces jours exceptionnellement caniculaires. Les baignades nocturnes ont réapparu, et en force, principalement avec la gent féminine fortement présente. Ce mois de Ramadhan et sa chaleur torride ont véritablement bousculé les us et coutumes des Colliotes. La plage de Aïn Om Lakssob, ex-la Fontaine des sangliers, et particulièrement la plage de la Baie des jeunes filles, la bien nommée, dans sa partie appelée Aïn Doula, grouillent de baigneurs qui s'attardent jusque tard dans la soirée. Le phénomène n'a été vécu que rarement le Ramadhan précédent vu que la fraîcheur avait caractérisé ce mois sacré et donc, la nécessité ne s'était pas faite sentir. Le boulevard Front de mer Hocine-Bechikhi, qui longe la plage de la Baie des jeunes filles, le port et la plage de Aïn Om Lakssob, est l'endroit le plus fréquenté par les péninsulaires. Des familles d'estivants venues principalement des villes du sud algérien et de l'Algérois, qui ont préféré passer ce mois sacré à Collo, profitent également de ces soirées au bord de la mer et de l'ambiance familiale qui y règne. En effet, la ville côtière de Collo garde toujours sa caractéristique d'un havre de paix et de villégiature tant admiré par les familles, où les familles colliotes ainsi que celles des estivants déambulent en ville, au niveau des sites touristiques, des quartiers populaires, le jour ou le soir, en toute quiétude. L'hospitalité des autochtones est légendaire et les jeunes ont su comment perpétuer cette vertu rare de nos jours. Depuis le début du mois du Ramadhan aucun incident, telles les rixes et les bagarres rangées, n'a été enregistré au grand bonheur des familles qui prennent plaisir à sortir seules et de surcroît sans vigiles mâles. Même le jour, les plages sont assaillies par les jeunes et les enfants accompagnés de leurs parents, contrairement au Ramadhan précédent où elles étaient pratiquement désertes. Selon des jeunes fréquentant ces plages durant la journée, la canicule et les explications apportées par les nouveaux muftis, moins radicaux, ont contribué à les convaincre à se baigner. Cependant, la propreté de ces points de chute laisse à désirer. Les ordures s'entassent le long des plages et en certains endroits isolés, l'odeur de la pestilence incommode les passants. D'un côté, la défaillance des services concernés de l'APC est criante et de l'autre le manque de civisme des citoyens qui ne fournissent pas assez d'efforts pour participer un tant soit peu à sauvegarder la propreté des lieux. Pis encore, des baraques et autres étals de fortune de brochettes et autres ont singulièrement participé à la déliquescence de ces sites touristiques. À signaler que, durant cette saison estivale, les différents programmes tels Blanche Algérie, Tup-himo et autres, qui participaient au nettoyage des plages et des cités urbaines, sont étrangement absents. Même les campagnes de démoustication ont disparu. Heureusement qu'il y a le don de la nature qui envoûte cette ville balnéaire de Collo. A. B