RESUME : La rage de dent allant crescendo, Sara avale comprimé d'aspirine sur comprimé. Elle se rendit à son travail dans un état des plus lamentables. Sa collègue Fella lui proposera de consulter rapidement un dentiste. Sara hésite mais Fella l'entraîne de force chez le dentiste le plus proche. Sara, qui arrivait à peine à tenir sur ses pieds, porte la main à son front et le sentit chaud et fiévreux. Elle tremblait déjà à l'idée de se retrouver chez un dentiste, mais savait qu'elle n'avait plus le choix. Fella avait raison... la douleur finirait par la rendre folle si elle continuait sur sa lancée. Fella insiste encore : - Alors, tu viens... ? Sara lève un regard de chien battu vers son amie : - Ai-je le choix ? Tu ne me laisses aucune issue... Fella sourit : - Madame me sermonne... Tu me remercieras bientôt. Allez, viens... Elle la pousse devant elle et l'aide à descendre les escaliers. Elles se retrouvèrent dans la rue et Fella lance : - Il y a un cabinet dentaire non loin d'ici. Nous allons traverser... il se trouve juste au coin de la deuxième rue. - Tu le connais au moins ? - Qui... ? le dentiste... ? non... Je n'ai pas eu besoin de me rendre chez-lui. Moi je me traite chez le dentiste de la famille... Je ne laisserai jamais une dent faire sa loi. Pour cela je vais régulièrement me faire ausculter la dentition... Je n'aimerais pas passer des nuits d'enfer comme toi... et je n'aimerais pas non plus voir mes dents tomber l'une après l'autre. Je ne veux pas vieillir, tu comprends... ? Elle se met à rire : - C'est pour plaisanter, bien sûr, Sara... Nous voici arrivées... J'espère que tu passeras rapidement. Le dentiste qui, vraisemblablement, venait d'arriver leur ouvrit lui-même la porte. Il n'eut pas besoin d'explications. Un coup d'œil à la joue enflammée de Sara le renseigna sur son supplice. Il leur indiqua d'un geste de la main la salle de consultation : - Installez-vous, je vous prie ! Fella jette un regard sur son amie et constate que cette dernière tremblait de tout son être : - Un peu de courage voyons... Ce dentiste ne va tout de même pas t'égorger. Mais rien n'y fait. Sara croise ses doigts et se tint toute raide sur sa chaise. Le dentiste, qui venait d'enfiler sa blouse et de mettre des gants, revint vers elle : - Je vois que votre dent vous fait terriblement souffrir... Il y a aussi un vilain abcès qui ne cesse de gonfler... mais ce que j'appréhende le plus c'est votre état psychologique... - Hein... ? Je ... j'ai un peu peur... il est vrai... Le dentiste sourit : - Vous n'avez pas peur... vous êtes terrorisée. Allons donc... je vais mettre fin à votre calvaire et, d'ici quelques minutes, vous allez vous sentir beaucoup mieux. Mettez-vous sur le fauteuil dentaire s'il vous plaît. Tel un automate, Sara s'exécute. Le dentiste lui demande d'ouvrir la bouche et n'eut aucun mal à détecter la coupable : - La molaire droite ne tardera pas à rendre l'âme... elle est totalement cariée, ce qui explique son infection. La racine est atteinte profondément... Je vais devoir vous arracher cette dent. Mais vu l'abcès, il va falloir patienter encore un jour ou deux... Sara écarquille les yeux, et le dentiste, remarquant son air déçu, reprend : - Rassurez-vous donc, je vais vous donner un calmant et des antibiotiques... Vous allez devoir vous reposer aussi... Dès que l'abcès se résorbe, nous procèderons à l'extraction. - Vous voulez dire que pour aujourd'hui c'est terminé... ? Le médecin se met à rire : - C'est le cas, mais votre calvaire n'est pas encore terminé si vous vous entêtez à garder cette dent... Je vous préviens donc : le calmant ne va pas faire des miracles... la douleur va s'apaiser momentanément, ce qui veut dire que si vous ne revenez pas pour arracher cette dent, vous risquez de retomber dans le cercle infernal de la rage dentaire. Sara acquiesce : - Je crois que j'ai eu ma dose pour cette semaine... Je ne veux pas souffrir davantage. - Bien, voici donc votre ordonnance et un arrêt de travail pour deux jours. Prenez vos antibiotiques rapidement afin de traiter l'infection et revenez me voir dès que l'abcès se dégonfle... Cela ira vite avec le traitement que je viens de vous prescrire. (À suivre) Y. H.