Liberté est depuis hier en deuil. Le journal vient de se faire ravir l'un des siens, Farid Benabid. Le journaliste correspondant Benabid Mohamed Lakhdar, plus connu sous le nom professionnel Farid Benabid, ne fait plus partie de notre monde. Farid a rendu l'âme hier matin à l'aube à l'hôpital de Sétif, à l'âge de 59 ans. Il a laissé derrière lui une veuve et trois orphelines, Nesrine, Nachida et Ismahène. Notre ami est réputé pour son caractère trempé. Aphone depuis 2007 suite aux lésions d'un AVC ischémique, Farid continuait néanmoins à sourire à la vie et partager sa joie de vivre avec les autres, malgré le handicap. à chaque visite de travail que nous effectuions au bureau régional de Sétif, le chef de bureau qu'il était nous comblait de ses largesses. L'hospitalité, la générosité et la disponibilité ne sont pas des mots creux chez notre ami Benabid. En un mot, Farid a été un homme de cœur. Il savait accueillir et aider. Il savait donner avec discrétion. Dieu ait son âme. Farid aimait débattre avec nous directement quand l'occasion se présentait ou nous proposer, par téléphone, une série de sujets qui lui tenaient à cœur. Ses écrits, ses enquêtes ont toujours fait les manchettes du journal. Farid écrivait avec passion et sensibilité ses textes, dont les thèmes sont proches de la réalité du citoyen. La mémoire de la rédaction de Liberté gardera gravés à jamais ses reportages tels “Les Tunisiens à Hammam Soukhna", “Aïn Abessa, une commune à ressusciter", “Un désastre urbain à Aïn El-Fouara", “Aït Tizi, au pays des collines oubliées". La liste est encore longue. Ces lignes ne suffiront pas pour énumérer et contenir ses chroniques. Farid répondait toujours présent, indépendamment du jour, ouvrable ou non, aux sollicitations de la rédaction centrale. Il a toujours mis sa plume au service des damnés et des démunis. Il insistait avec la centrale pour faire paraître des reportages qui relatent loyalement la misère et la détresse des gens. Farid était aussi un fervent avocat de sa ville natale Maoklene, cela ne l'avait pas empêché de faire découvrir, aux lecteurs de Liberté, les 60 communes et les 20 daïras que compte la wilaya de Sétif, sous toutes les facettes. Titulaire d'une licence de littérature française, Farid le gentleman, comme l'affectionnaient ses intimes, enseignait la langue de Molière au secondaire et donnait des vacations au département de français à l'université de Sétif, avant de rejoindre le monde de la presse qu'il aimait plus qu'autre chose. Il était l'exemple type de quelqu'un de dévoué. C'était un journaliste désintéressé, il ne cherchait que l'intérêt général. Il vouait un amour incommensurable au métier de la plume. Il n'est rien de plus épouvantable dans la vie que de perdre un être cher, un proche, un collègue de travail, un ami. La loi divine est ainsi faite. Repose en paix Farid! que Dieu ait ton âme et t'accueille en Son Vaste Paradis. H H