En cette dernière semaine du mois de Ramadhan, la figue de barbarie, “el-hindi", s'impose sur la table des jeûneurs de la région de Mila comme le roi des fruits... Les primeurs des figues de Barbarie provoquent déjà la ruée à Mila. On leur fait la part belle pratiquement partout ! Les fruits de saison, qui s'appellent pastèque, melon, pomme, poire, figue, raisin et prune, sont comme boudés par le consommateur qui leur préfère le fruit divin des montagnes de Chigara, la figue de Barbarie en l'occurrence. En effet, depuis les tout premiers jours du mois d'août, période à laquelle apparaissent les premières figues de Barbarie sur les places commerciales, les fruits de saison, juteux, bien sucrés et délicieux pourtant, ne se vendent que difficilement : ils sont, pour ainsi dire, éclipsés par le fruit de l'opuntia, notamment celui provenant des plantations de la commune de Chigara, réputé pour sa saveur muscadée et son bon calibre. à voir les bousculades matinales devant les étals de fortune et les voitures des vendeurs de figues de Barbarie, on croirait qu'il n'y a pas d'autres fruits au marché ! Des cargaisons entières de ce fruit sont écoulées chaque jour, au grand bonheur des agriculteurs qui voient déjà leur labeur récompensé. “En hiver, notamment pendant les rigueurs climatiques de février, on avait la peur au ventre. Les impétueuses tempêtes de neige avaient enseveli les plantations d'opuntia et on a cru que la récolte était compromise. On a dû se mobiliser dans le froid glacial pour alléger le poids de la neige accumulée sur les arbrisseaux. Mais malgré cela, on a perdu des centaines de sujets, qui ont cédé sous la masse incroyable de la poudreuse. Aussi, en voyant la bonne récolte qu'on a finalement, on pourrait dire que nos efforts n'ont pas été vains", nous dira un jeune vendeur de la commune de Chigara. Offre donc plus que suffisante, cette année, ce qui a induit des incidences sur les prix, en moins de dix jours : offre abondante, prix abordable, dit-on. En effet, vendue à 10 DA l'unité au début de ce mois, la figue de Barbarie est cédée à trois dinars à la fin de la première décade d'août. Et cela a indéniablement boosté la consommation, puisque même les petites bourses peuvent, à ce prix, se permettre le luxueux fruit. En outre, les prix relativement élevés des autres fruits jouent en faveur de la figue de Barbarie. La pastèque à 40 DA, le melon à 60 DA, les figues à 200 DA, les prunes à 120 DA et le raisin à 180 DA, cela n'est pas pour encourager le consommateur, épinglé qu'il est, en ce mois de Ramadhan, par des dépenses supplémentaires incroyables. K B