Pour la septième fois, depuis son investiture à la tête de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika était, hier, à Paris, pour une visite de quelques heures. Ce déplacement, inscrit dans le cadre des manifestations de l'Année de l'Algérie en France, a été marqué par une conférence sur le thème “Culture et civilisation : quel dialogue ?” que le président de la République a donnée à l'université de la Sorbonne dans l'après-midi. Auparavant, il a été reçu par le président Jacques Chirac au palais de l'Elysée, pour un déjeuner de travail en tête-à-tête. À sa sortie, l'hôte de la France a répondu à quelques questions des journalistes qui ont, notamment, évoqué la tenue, lundi et mardi prochains, à Alger, du Sommet de l'Union du maghreb arabe. Compromise en raison d'une très probable défection du roi du Maroc, Mohammed VI, cette rencontre, selon le chef de l'Etat, “se tiendra avec les gens qui viendront”. De toute évidence, Bouteflika minimise la portée de l'absence du souverain alaouite. Son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a donné le ton, mercredi dernier, lors de la clôture de la session du Cnes à Alger, en affirmant que le sommet en question concerne les “Etats” et non “les personnes”. Pour l'Algérie, l'importance d'une telle réunion est surtout motivée par son désir de se décharger de la présidence de l'Union, un fardeau qu'elle supporte, eu égard aux profondes divergences qui divisent les cinq membres de cette institution. Le chef de la diplomatie l'a clairement signifié. Un sommet des chefs d'Etat peut-il néanmoins se tenir sans la présence de tous les concernés ? “ça dépendra des membres de l'UMA. Ils se réunissent où ils veulent”, a indiqué Bouteflika. Récusant une prétendue médiation française entre l'Algérie et le Maroc pour la tenue de ce sommet, il a insisté sur le règlement de cette affaire entre “Maghrébins”. S. L.