La civilisation arabo-musulmane a contribué énormément au développement de la civilisation occidentale, particulièrement dans les pays européens de la Méditerranée occidentale : Andalousie et Île de Sicile. Avec la multiplication des centres de traduction au XIIIe siècle, les textes arabes étaient traduits de l'arabe vers la langue d'Oc et de cette dernière vers le latin, puis diffusés dans toute l'Europe. La question à poser est : comment la langue arabe par l'Islam a-t-elle pu atteindre le sommet de la civilisation en si peu de temps et comment s'est dessinée la décadence ? Au Xe siècle, Cordoue était la capitale la plus civilisée d'Europe. La culture musulmane a su s'ouvrir aux autres cultures grâce au contact de la Grèce, de la Perse et de l'Orient. Dans le message coranique, il n'y a pas de peuple élu, il n'est envoyé ni à une terre, ni à une région, ni à une catégorie sociale déterminée. C'est, donc, cette idée universelle de l'Islam qui lui a permis cette fusion culturelle et qui a fait émerger le caractère tolérant de cette religion et sa capacité d'assimilation. Dans le Coran, on peut lire “Appelle (les hommes) vers le chemin de ton Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation. Discute avec eux de la meilleure façon". Le premier verset du Coran appelle à la lecture. Le Pr Driver, de la faculté de New York, notait à juste titre que “les savants musulmans eurent la conviction que la voie de la spéculation intellectuelle et théorique ne menait pas au progrès et que l'espoir de découvrir la vérité devrait être lié à l'observation des événements eux-mêmes". C'est, donc, cette méthode expérimentale qui a permis aux savants musulmans arabes de réaliser, en un temps très court, un développement prodigieux de la science. Nous pouvons citer : Al-Khawarizmi, Ibn El-Haytem, Ibn Rochd, Al-Kindi, Ibn Sina, Errazi, El-Idrissi et, plus tard, Ibn Kkhaldoun. Cette époque connut le développement des technologies les plus diverses dans le monde musulman, et les produits fabriqués par cette technologie étaient disponibles jusqu'en Russie et dans les pays nordiques. À partir du XIVe siècle, plusieurs phénomènes vont venir précipiter la chute de l'empire musulman et ouvrir la voie à la décadence (l'Inhitat). Nous pouvons citer la multiplicité de petits Etats musulmans qui dérivèrent de la voie, devant les luttes intestines pour le pouvoir et face aux attaques des chrétiens de l'extérieur. L'éloignement du peuple du pouvoir et l'oppression La faiblesse de la recherche scientifique dans le monde musulman au moment même où les Européens amorcèrent leur renaissance ainsi que leurs révolutions industrielle et technologique, en partie grâce aux découvertes des savants musulmans. La découverte de l'Amérique et le changement des flux commerciaux de l'Est vers l'Ouest. Les guerres coloniales et l'occupation de parties importantes des territoires musulmans. Au moment de l'apogée (Izdihar), la nation musulmane s'appuyait d'abord sur le message du Prophète et les traditions musulmanes. La culture et la langue arabes enrichies par les apports des autres civilisations (grecque, persane et orientale) servaient de moyen de communication entre les peuples. Tandis que les particularités ethniques ou géographiques venaient compléter l'édifice. Le colonialisme par sa devise : “Diviser pour régner", va renverser ces valeurs pour inculquer l'idée faisant du particularisme ethnique la source primordiale de toute renaissance ! À jeudi prochain pour la suite de notre analyse. Entre-temps, débattons sur les meilleurs moyens d'avancer vers un avenir de progrès et de prospérité pour tous les Algériens. À la tentation du pessimisme opposons la nécessité de l'optimisme !