Le conte est ce qui nous introduit dans les territoires du possible. S'il éveille les sens des enfants, il permet aux adultes de se souvenir que la magie existe dans ce monde, même si l'on a souvent tendance à croire le contraire. Les Soirées Mille et une News, organisées par le quotidien "Algérie News" à l'espace Plasti, ont pris fin, mercredi soir, avec "la Nuit du conte". Dans une ambiance cosy, trois conteurs : Fayçal Belattar (lire l'entretien qu'il nous a accordé sur : www.liberte-algerie.com), Mahi Ben Seddik et Kamel Zouaoui, se sont succédé sur la scène du théâtre de poche, Plasti. Accompagné par le musicien Lahbib Benslama au oud, Fayçal Belattar a présenté un extrait de "la Légende de l'homme qui ne voulait pas mourir", tiré du premier volet de la trilogie Battements au cœur de l'Orient, qui revient sur la dynastie des rois qui ont régné sur la Mésopotamie (le deuxième volet s'intéressera à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et le troisième à Assurbanipal et Hammourabi). Dans la Légende de l'homme qui ne voulait pas mourir, Fayçal Belattar conte l'épopée de Gilgamesh, un tyran qui a régné 3 600 ans avant JC, qui a fini par rencontrer l'amitié puis la sagesse. Le conteur qui élabore lui-même ses contes suite à des recherches et un travail d'écriture, s'est appuyé sur plusieurs procédés comme la description, le rêve, et enfin la grande aventure qui le mènera à la rencontre de personnages extraordinaires comme le prophète Noé. À son retour, "Gilgamesh fera de sa cité une cité puissante, fleurissante. Il a érigé des chefs-d'œuvre d'architecture, des monuments, comme le temple d'Inanna Ishtar dont la porte est aujourd'hui en Allemagne, ou encore le mur de protection qui entoure Ourouk", nous expliquera Fayçal Belattar, qui compte éditer prochainement le premier volet de son projet. Le conteur cèdera la scène à Mahi Ben Seddik de Sidi Bel Abbès qui racontera deux contes : Begret liytama (la vache des orphelins) et El-Ghoula bent El-Ghoul. Interagissant avec le public, Mahi Ben Seddik qui s'est présenté comme un "goual", a subjugué l'assistance, fascinée par les paroles en prose rimée du conteur. À la fin du conte Begret Liytama, ou l'histoire extraordinaire (et souvent douloureuse) de Romaïda et Ali, Mahi Ben Seddik dédiera son conte à sa mère parce qu'elle le lui a transmis, à Taos Amrouche parce qu'elle l'a rapporté dans un recueil de contes. Kamel Zouaoui contera la légende de l'Homme qui dormait dans sa cuisine. Et c'est à partir de l'univers fantastique et magique des contes que les Soirées Mille et Une News se sont clôturées après vingt jours de représentations théâtrales, de spectacles de musique, de projections et de débats. S. K.