Résumé : Smaïl n'a pas eu le cœur à lui dire la vérité. Il ne voulait pas la troubler à quelques jours de sa soutenance. Il est prêt à rompre avec sa famille pour elle. Aïda et Nadia soutiennent et réussissent haut la main. Aïda ne reste pas à la fête-surprise donnée par la mère de son amie. Elle part avec Smaïl au bord de la mer. Il est moins bavard qu'avant. S'il la garde serrée contre lui c'est uniquement pour éviter son regard... - Quelque chose ne va pas omri ? - Non, tout va bien, tente-t-il de la rassurer. Je t'aime Aïda ! - Je te sens loin d'ici, insiste-t-elle en se dégageant de son bras pour pouvoir se tenir en face de lui et le regarder dans les yeux. Je sens tu me caches des choses... Tu as des nouvelles de tes parents, n'est-ce pas ? et tu ne veux pas me le dire ! Je croyais qu'il ne devait pas y avoir de secret entre nous ! Le jeune homme se défend, mal à l'aise. - Je n'ai jamais eu de secret pour toi ! - Alors, dis-moi ce qui ne va pas ! s'écrie-t-elle le cœur serré, devinant sans peine que cela avait un lien avec leur avenir. Ils ne veulent pas de moi ? - C'est mon père, avoue-t-il. Il avait d'autres projets pour moi... Tant qu'il ne voudra pas, je ne partirai plus à la maison ! - Et ta mère ? demande-t-elle pensant à sa douleur en sachant qu'elle ne verra plus son fils aîné. De quel côté est-elle ? - Du mien bien sûr, mais il lui faudra du temps pour convaincre mon père, regrette le jeune homme. J'aurais voulu qu'on n'en parle pas aujourd'hui... Je viens de gâcher la plus belle journée de ta vie ! - Un jour ou l'autre, je l'aurais su... Penses-tu avoir le dernier mot un jour ? l'interroge-t-elle en le regardant dans les yeux. - Oui, répond-il spontanément. Mais es-tu prête à m'attendre ? Dès que j'aurai où t'emmener, accepteras-tu de quitter ta famille, pour moi ? - Tu parles de fuguer ? fuir ? demande Aïda. - Si cela peut faire notre bonheur, je le ferais ! Smaïl soupire de soulagement. C'est tout ce qu'il voulait entendre. - Jamais je ne te trahirai ! N'oublie jamais qu'un serment nous lie à tout jamais ! Quand partiras-tu chez toi ? - La semaine prochaine ! - Tu vas me manquer Aïda, lui dit-il les larmes aux les yeux. Comment vais-je vivre sans toi ? La jeune fille ne sait pas plus que lui comment elle pourra supporter la douleur. Leur séparation, qu'elle espère temporaire, est inévitable. En attendant, chaque jour ils se voient, passent des moments inoubliables et prennent des photos souvenir qu'ils développent ensemble. Ils les partagent. Aïda range les siennes dans un classeur, et lui dans son portefeuille qui a vite gonflé. À défaut de billets de banque, il est plein de moments de bonheur figé. Le temps semble avoir filé rapidement, trop vite à leur goût. Le jour du départ arrive déjà. Aïda a rangé ses affaires et en se rendant à la gare d'Agha, des amis et Nadia l'accompagnent. Smaïl est aussi présent. Elle se sent mal en le voyant se détourner pour essuyer les larmes qui perlent à ses paupières. Elle s'efforce à paraître calme mais elle aussi pleure. Comment ne pas avoir le cœur brisé devant la tristesse de son bien-aimé et de tous ses amis ? Dans le vacarme de la gare, on annonçait le départ de son train, dans dix minutes. Un autre train roulait avec un bruit sourd de moteur de traction, un bruit terrible qui fait tourner les voyageurs qui attendent sur le quai. - J'espère que ce n'est pas dans celui-ci que tu pars ! s'écrie Nadia, inquiète. - Non, c'est un train de marchandises... Une nouvelle fois, l'opératrice annonce le train. Ce dernier venait d'arriver. Aïda est contrainte à se séparer de ses amis et de Smaïl. Elle les embrasse rapidement et monte s'installer dans un compartiment vide. Smaïl a porté ses bagages et les a posés dans le coin, bien calés et bien en vue. Ses amis lui font des signes depuis le quai tous aussi tristes qu'elle. - Je t'aime ! lui dit-il en serrant sa main une dernière fois. Ne l'oublie jamais... Il est contraint de descendre. Aïda leur fait des signes de la main, envoyant des baisers, en larmes. Quand le train démarre, elle éclate en sanglots. Lorsque ses amis et Smaïl ne sont plus visibles, elle ferme les yeux et tente de ne pas entendre les voyageurs et les conversations. Elle ne veut écouter que son cœur qui lui dit de descendre du train et de courir retrouver son bien-aimé. Mais le train n'allait pas s'arrêter pour elle. Maintenant, elle était en partance pour l'inconnu. Même s'ils s'étaient fait la promesse d'être l'un à l'autre, elle sait que cela ne dépendra pas d'eux mais de la volonté de Dieu... (À suivre) A. K.