Pour M. Hanifi, désormais, il ne sert plus à rien de continuer à se voiler la face alors que l'échec est là ! “Le sport national va mal. Il enregistre un net recul en raison du manque de stratégie", ce constat, déjà connu et reconnu par plus d'un de chez nous, émane, une fois de plus, du président du Comité olympique algérien, (COA), le professeur Rachid Hanifi qui vient tout juste de rentrer des JO de Londres où il a été à la tête de la délégation algérienne. S'exprimant, hier, au Forum de Liberté, le professeur Hanifi n'a pas mâché ses mots pour désigner la responsabilité politique dans l'échec du sport national. “Il faut dire que le problème est avant tout d'ordre politique. Plus clairement, il y a manque de volonté politique pour remédier au mal qui affecte depuis plusieurs années le sport national", a lâché le président du COA, après avoir tenté d'expliquer ce phénomène par certaines raisons d'ordre organisationnel. C'est dire que la maigre moisson algérienne aux JO de Londres, couronnée par la seule médaille, quoique d'or, du jeune athlète prometteur, Makhloufi, ne contente pas outre mesure le président du COA, pour qui le mal du sport national est désormais plus profond. “Pour moi, un responsable qui ne reconnaît pas l'échec est un responsable qui a pour objectif l'échec", dira dans un franc-parler le patron du COA qui constate, avec amertume, entre autres, la régression du nombre des athlètes qui se sont qualifiés aux JO de Londres, comparativement aux éditions olympiques précédentes, avec seulement 39 athlètes dont 12 volleyeuses... Là où le bât blesse, regrette-t-il encore, c'est que l'Algérie dispose de moyens nécessaires pour remédier à cette situation, mais elle tarde toujours à se transcender. Pour M. Hanifi, désormais, il ne sert plus à rien de continuer à se voiler la face, alors que l'échec est là et que le sens de la responsabilité doit nous interpeller de nous mettre autour d'une table et que nous nous disions qu'elles sont les vraies raisons de cet échec. En ce sens, il préconise d'organiser “une rencontre nationale" pour débattre de tous les problèmes qui affectent encore notre sport national. Pour ce faire, le président du COA avertit d'ores et déjà sur l'importance de faire appel à toutes les compétences nationales pour prendre part à cette rencontre d'assises nationales sur le sport. Il citera, entre autres, les responsables du COA, ceux du MJS ou encore tous ceux de l'Observatoire national des sports. Cela, enchaîne-t-il, doit passer par “revoir la stratégie de communication" entre les différentes structures nationales. L'autre recommandation émise par le professeur Hanifi est relative à la révision de la stratégie de la présence algérienne dans les instances internationales sportives. Pour lui, il est impératif de “revoir les critères de candidature et engager des cahiers des charges" pour une meilleure représentativité algérienne au sein des différentes instances. À ce titre, l'invité de Liberté dénonce la marginalisation de certaines “pointures" du sport national sans les nommer. Le président du COA regrette, par ailleurs, le fait qu'on n'ait pas su tirer les enseignements des évènements antérieurs qui (nous) ont pourtant démontré toute l'importance du sport dans la vie sociale d'un pays. Il rappellera particulièrement l'épopée d'Oum Durman lorsque la victoire de notre équipe nationale avait suffi pour fédérer tout le peuple algérien. “Si on n'a pas encore compris ce que le sport peut rapporter à une nation, après cette belle épopée, c'est qu'on tape carrément à côté", regrette en définitive le spécialiste de la médecine du sport... F A