Ce jeune musicien et chanteur, natif de la wilaya de Tizi Ouzou, vient de sortir son premier album éponyme. Un opus comportant huit titres, disponible depuis cette semaine sur le marché. C'est un artiste en herbe très ouvert sur la musique moderne et contemporaine, valsant d'un style musical à un autre, en quête d'un itinéraire plus juste pour aboutir à construire une œuvre de qualité. La musique et la chanson sont chez Karim un refuge qui apaise l'esprit, un instrument de liberté intérieure. Il pratique la musique par amour, par passion, par vocation. La musique lui procure cette envie d'aller loin dans son art, tout en appréciant et savourant les instants de plaisir que lui prodigue... sa guitare ! Ce moment de dialogue qu'il établit avec la musique est également une confrontation avec lui-même, comme un besoin de vouloir toujours se surpasser. Après des mois de labour, Karim aboutit enfin à une œuvre appréciable où l'artiste accède aux sentiers engagés, puisqu'il offre également des textes coups-de-poing, dans lesquels il parle notamment du vécu quotidien de la jeunesse algérienne, une frange qui préfère quelquefois "l'évasion" à la "résistance". "Lala Mimouna" et "Algeria", qui inaugurent cet album, sont des morceaux avec un son de musique gnaoua, mais agrémentés d'un fond musical plutôt moderne. Le mélange ou la fusion donne un résultat où se mêle héritage ancestral et modernité. Les fans des sonorités électriques peuvent également découvrir des morceaux qui leur siéront, notamment "Lemmer zmiragh" (si je pouvais), "Ayadho id yussan" (le vent qui arrive), "Mon passé" - une chanson écrite en langue française -, "Tharewla" (l'évasion), "Tolérance" (également écrite en français), et enfin "Udem-ik maci am udem-iw" (ton visage n'est pas comme le mien). Ce dernier morceau est un duo que Karim a réalisé avec son père, Youcef Djerroud. C'est une chanson à texte en hommage à tous les pères du monde, mais également un message de tolérance. Pour le père, ce morceau dans lequel il accompagne son fils est certainement une aventure exceptionnelle, puisqu'il partage avec son fils sa passion pour la musique. Pour Karim Djerroud, cet album est "le fruit de trois années de travail et cinq mois passés dans le studio d'enregistrement. C'est un travail approfondi, particulièrement sur le plan musical, et ce, afin d'aboutir à une œuvre pour le moins correcte. La chanson et l'art en général sont avant tout une culture, un patrimoine et une valeur esthétique à transmettre. Me concernant, je suis pour une ouverture musicale, vers d'autres styles et sonorités qui, à mon avis, enrichissent notre vision du monde et nous permettent d'être à la hauteur de notre société appelée à avancer". Dans cet opus, Karim Djerroud signe le début d'une carrière prometteuse et à promouvoir. Pour cette première expérience dans le monde du disque, il a été soutenu par son entourage familial et par ses amis, de jeunes artistes comme lui, notamment Abdelhak Sahel, Mahdi et Cilia qui ont fait les chœurs sur l'album. L'arrangement, la prise de son et le mixage ont été assurés par Yuva Ould Ahmed. "La troisième chanson de l'album est d'Iddir Kaci", précise l'auteur, alors que les autres textes sont l'œuvre de Karim Djerroud lui-même qui promet mieux dans son prochain disque. K T