“En dépit d'une progression assez timide, voire une stagnation du taux d'activité féminin, nous assistons à une augmentation significative du volume des femmes actives, élément révélateur de l'évolution de la société, à travers une plus large participation de la femme à la sphère économique", relève l'enquête de l'ONS. L'Office national des statistiques (ONS) réalise annuellement une enquête par sondage sur l'emploi auprès des ménages pour disposer des principaux indicateurs du marché du travail. Elle permet de fournir annuellement une situation du marché du travail à un moment donné : le volume de la population active, l'effectif des chômeurs et le taux de chômage, les caractéristiques des personnes présentes sur le marché du travail, de celles qui arrivent ou le quittent, etc. Les résultats de l'enquête emploi 2011 se réfèrent à la dernière semaine de septembre 2011. Que retenir de cette enquête ? Au-delà du taux de chômage estimé au niveau national à 10, l'enquête révèle d'autres indicateurs intéressants sur l'évolution du marché du travail en Algérie. En septembre 2011, la population en âge de travailler (âgée de 15 ans et plus) est estimée, à 26 663 000 individus, soit 72,2% de la population résidente totale du pays. Elle est composée de 50,4% d'hommes et 49,6% de femmes. Par contre, la population active du moment, au sens du BIT, est estimée à 10 661 000 personnes. Le taux de participation à la force de travail, défini comme étant le rapport entre la population active du moment et la population potentiellement active (âgée de 15 ans et plus), s'établit à 40% : 65,3% auprès des hommes et 14,2% chez les femmes. Le taux de participation à la force de travail chez la femme résidant en milieu urbain est nettement supérieur à celle vivant en zone rurale (respectivement 17,1% et 8,8%). Le niveau d'instruction élevé et l'obtention de diplôme (notamment universitaire) constituent les facteurs les plus déterminants pour l'insertion de la femme dans le marché du travail. Le taux d'activité des femmes universitaires dépasse 43%, mais atteint 67,9% auprès de celles qui détiennent un diplôme universitaire. Ainsi, si l'écart entre hommes et femmes en matière de taux d'activité économique, atteint 51,1% au niveau national, il est réduit à 15,2% auprès des diplômés universitaires. “En dépit d'une progression assez timide, voire une stagnation du taux d'activité féminin, nous assistons à une augmentation significative du volume des femmes actives, élément révélateur de l'évolution de la société, à travers une plus large participation de la femme à la sphère économique", relève l'enquête de l'ONS. La population active féminine a vu son volume se multiplier par plus de 10 entre 1977 et 2011, alors que la population active totale a triplé durant cette même période. La part de la population active féminine sur la population active totale ne fait qu'augmenter passant de 5,2% en 1977 à 17,7% en 2011. L'accès aux professions de directeurs, de cadres dirigeants et de gérants est relativement moins important chez les femmes L'enquête indique que la population active occupée du moment, (personnes âgées de 15 ans et plus, exerçant une activité marchande pendant au moins une heure durant la semaine de référence, indépendants, aides familiales et personnes au Service national), est estimée, à 9 599 000 personnes. Les femmes constituent 16,3% de la population occupée totale, atteignant ainsi un effectif de 1 561 000 occupées, soit une progression de plus d'un point par rapport à septembre 2010 (15,3%). Le taux d'emploi (ou ratio emploi/population), défini comme étant le rapport de la population occupée à la population âgée de 15 ans et plus est de 36% au niveau national (59,8% chez les hommes et 11,8% chez les femmes). De même que le taux d'activité économique, cet indicateur connaît d'importantes disparités selon le niveau d'instruction et l'obtention ou non d'un diplôme, ces disparités sont nettement plus apparentes auprès des femmes. Alors que le taux d'emploi ne forme que 5,9% chez les femmes sans diplôme, il atteint 35% auprès des diplômées des instituts et des écoles de la formation professionnelle et plus de la moitié des diplômées de l'université (52,5%), soit près de 10 fois le taux observé auprès des femmes non diplômées. Les données de l'enquête font ressortir des profils différents entre l'emploi masculin et celui féminin ; chez les hommes les services non marchands emploient 30,3% des occupés, le BTP 19,5%, suivis par le commerce, (14,6%) et l'agriculture (12,3%). Chez les femmes, on assiste à une concentration des emplois essentiellement dans deux branches : les services non marchands et l'industrie manufacturière absorbent respectivement 63,1% et 21,5% de l'emploi féminin total. Les disparités observées en matière d'insertion des femmes sur le marché du travail selon le niveau d'instruction et le diplôme obtenu se traduisent dans le type de professions exercées, ainsi près d'une femme sur trois (30,6%) exerce une profession intellectuelle et scientifique, alors que cette part n'est que de 6,6% chez les hommes. En revanche, l'accès aux professions de directeurs, de cadres dirigeants et de gérants est relativement moins important auprès des femmes (1,7% de l'emploi féminin total contre 3% auprès des hommes). La ventilation de la population occupée, selon le sexe et le groupe de profession, laisse apparaître chez les femmes une concentration des emplois dans les professions intellectuelles et scientifiques, les métiers qualifiés de l'industrie et de l'artisanat (notamment la coiffure et la couture), les professions intermédiaires (les postes d'emplois équivalents à des techniciens supérieurs et assimilés) et les employés de type administratifs. M R