Résumé : Nadia a accompagné Aïda chez elle. Ali est surpris de la voir. Nadia se charge de lui apprendre la mauvaise nouvelle. Elle aura voulu ne pas les faire souffrir mais c'était l'unique solution pour qu'ils pardonnent à leur fille. Elle ne l'a pas fait de gaité de cœur... - Khalti, je voudrais vous parler... Karima s'est levée et l'a emmenée dans sa chambre. Elle la prend dans ses bras et la serre très fort. - Merci d'avoir été là, pour elle ! Que serait-elle devenue sans toi ? Ma pauvre petite... Nadia la rassure. - Elle est presque une sœur pour moi, répond-elle. Elles s'assoient sur le bord du lit. Karima essuie ses larmes et tente de se ressaisir. - Je voulais vous parler seule à seule, commence-t-elle, afin de vous demander d'être forte pour elle... elle a besoin d'être soutenue... Je sais que ce ne sera pas facile pour vous et elle mais elle a besoin de tranquillité, d'être entourée de personnes joyeuses. Evitez de parler de sa maladie ! Essayez de la lui faire oublier... - Si seulement j'avais su... - Maintenant que vous savez, est-ce que je peux compter sur vous pour la soutenir dans cette épreuve ? Karima le lui promet. - Je serais-là, pour elle ! Je ferai tout pour la soulager... Nadia sourit et pose la main sur son bras, se voulant réconfortante. - Inch Allah tout se passera bien ! Khalti, je ne peux pas tarder ! Le train repart sur Alger, dans moins d'une heure. Est-ce que votre mari peut me raccompagner à la gare ? Je travaille demain et j'ai promis à mes parents de rentrer ! Si vite... Pourquoi ne pas les appeler et les prévenir que vous partirez demain ? Hélas, je travaille demain, dit Nadia en se levant. Je vous promets de revenir... Elles ne tardent pas à descendre au premier. Même Ali tente de la retenir mais elle refuse de rester. Elle promet de revenir à chaque fois qu'Aïda se déplacera sur Alger pour ses soins. Avant de se séparer, elles s'étreignent longtemps. Aîda lui est reconnaissante de l'avoir aidée jusqu'au bout. Elle a conscience d'avoir mis son amie dans la gêne. Sans l'amitié qui les lit, Nadia n'aurait rien fait. Son idée géniale allait résoudre bien des problèmes. Une fois seules, sa mère demande à voir le sein opéré. Aïda qui avait tout prévu, portait un pansement. Karima ne peut s'empêcher de lui reprocher son silence. Tu aurais dû m'en parler ! Je comprends mieux maintenant pourquoi tu ne voulais pas rentrer... Tu as subi une opération sans la présence de ta famille, sans notre soutien ! Auras-tu besoin de changer le pansement ? Non, dit Aïda. Si je suis repartie, c'était pour qu'ils retirent les fils... Normalement, je n'aurais pas besoin de soins, ses jours-ci ! Elle s'allonge, semblant épuisée. Ses sœurs, que sa mère avait mises au courant, viennent la voir. Elles n'en reviennent pas qu'elle ait pu leur cacher sa maladie. - la prochaine fois, nous t'accompagnerons Alger ! Tu ne seras plus seule pour affronter la maladie ! Tu peux compter sur nous... - Oubliez-ça, leur dit-elle avant d'ironiser. Comme si le fait de partir à plusieurs pouvait me sauver ! - Alors, que voudrais-tu qu'on fasse ? - Me laisser en paix ! réplique Aïda. Je voudrais oublier ma maladie et ne plus me morfondre ! - Je comprends, dit Maria. Pardonnez-nous nos questions mais on t'aime ! On voudrait en savoir plus, on voudrait être là pour toi... Mets-toi en tête que ce n'est pas facile pour nous ! - Facilitez-moi la vie en m'aidant à oublier ! La jeune fille a plongé sa famille dans la tourmente. Pendant quelques jours, elle ne quitte pas sa chambre. Elle refuse parfois de voir ses sœurs et ses neveux. Ses parents pensent qu'elle déprime. Ali se met à lui chercher du travail, persuadé que si elle s'occupe, elle parviendra à oublier sa maladie. La chance leur sourit. Un poste de biologiste s'était libéré à l'hôpital. Il dépose le CV de sa fille et espère qu'ils l'appelleront rapidement. Le téléphone était rétabli depuis peu. Aïda profitait de l'absence de son père pour joindre Nadia. Elle espérait que Smaïl l'ait contactée entre temps mais celle-ci était désolée de lui apprendre être sans nouvelles de lui. Cela plongeait Aïda dans une tristesse indescriptible. Ses parents et ses sœurs l'attribuaient à sa maladie. Leur entourage n'avait pas été mis dans la confidence. Pourtant, Aïda tenait à ce que son prétendant sache qu'elle avait eu un cancer. Elle espérait qu'il retirereait sa demande. Quelques semaines plus tard, les parents de Boualem viennent leur rendre visite. D'où elle se tenait, elle pouvait entendre sa mère leur parler de sa maladie. Ces derniers étaient très touchés et compatissaient. - Boualem saura quoi faire, dit sa mère. Aïda n'en revient pas. Elle retourne au lit, déçue au plus haut point. Elle a conscience que même s'il connaissait la gravité de son cas, ils tenaient toujours à les marier. Elle se demande pourquoi...` (À suivre) A. K.