Résumé : Aïda a attendu que son père soit parti pour sortir de la salle de bains. Sa mère lui apporte son petit-déjeuner dans le salon. La jeune fille est encore toute remuée par ce qu'elle venait d'entendre. Elle a une discussion houleuse avec sa mère. Celle-ci la prévient que si son père apprend qu'elle a déjà quelqu'un dans sa vie, il l'enfermerait. Aïda voudrait gagner du temps pour trouver une solution... Malgré toutes les connaissances de son père, il ne lui trouve pas de travail. Aïda sait qu'il s'est adressé à des amis, à Tlemcen et à Oran. Mais pour l'heure, personne n'avait pu les aider. Les hôpitaux n'avaient pas besoin de biologiste. Quant au privé, ils ne prenaient pas beaucoup d'employés. Et si j'essayais de trouver quelque chose à Alger ? propose-t-elle à ses parents un soir où ils dînaient tous ensemble. Peut-être que j'aurais plus de chance qu'ici ! Au regard de sa mère, Aïda devine que celle-ci a compris où elle voulait en venir. Oui, c'est une bonne idée, approuve-t-elle. Qu'en penses-tu Ali ? Cela aurait été faisable, répond ce dernier. Mais cette semaine, les parents de Boualem viendront... Ils veulent connaître notre fille et j'ai accepté ! Je pourrais les voir une autre fois, dit Aïda. Je ne comprends pas pourquoi vous êtes pressés de vous débarrasser de moi, en me mariant ! Boualem a trente-trois ans, sa famille trouve qu'il est temps pour lui de fonder foyer ! Toi aussi, tu es en âge de te marier ! J'espère que tu sauras honorer notre famille... Cette alliance est un don du ciel. Même si tu n'approuves pas ma décision maintenant, plus tard tu me seras reconnaissante d'être l'auteur de ton bonheur ! Ali avait parlé fermement tout en regardant sa fille. À son regard, elle comprend que quoi qu'elle puisse dire ou faire, il ne l'écouterait pas. Elle ne peut pas laisser sa colère éclater mais elle se sentait prête à exploser. Elle quitte la table et monte dans sa chambre. Elle a envie de tout casser, de crier et de pleurer. Elle voudrait appeler Smaïl mais leur téléphone était en dérangement. Elle se demande si ce n'est pas un coup bas de sa mère. Même ses sœurs l'évitent. Elles ne sont pas revenues depuis son arrivée. Redoutent-elles d'avoir à prendre parti ? Elle se rend compte qu'elle n'a aucun appui, personne pour la comprendre, la soutenir dans son désir de se réaliser auprès de celui qu'elle aime. Cela faisait cinq semaines depuis qu'elle était rentrée. Aux rares fois où elle était sortie, elle avait tenté de contacter Nadia mais personne ne répondait. D'ici quelques jours, Smaïl rentrera chez lui. Il devait avoir terminé tous ces examens. Plus rien ne le retient à Alger sauf son travail, mais comme la cité des garçons fermait ses portes durant l'été, il n'aurait pas où dormir même s'il tenait à travailler. Aïda se demandait si ses parents avaient enfin accepté. Elle espère qu'ils ne sont pas aussi insensibles que les siens, et que le chef de famille est le seul à pouvoir décider de la destinée des autres. La jeune fille pensait à partir, mais sa famille se rendrait compte de son absence. À peine arrivera-t-elle à la gare que son père sera là-bas pour la ramener ! S'il se doute de quelque chose, il l'enfermera. Lorsqu'elle sort, il y a toujours des cousins et des connaissances à son père dans les alentours. Impossible de passer inaperçue... Aïda s'était calmée, elle réfléchit calmement à la situation. Elle doit apprendre à maîtriser ses nerfs et à ne rien laisser paraître de ses intentions. Ainsi ils la laisseront en paix. Personne ne songera à la surveiller. Un jour, sa mère propose d'aller dans un salon d'esthétique. Elle voudrait que Aïda fasse un nettoyage de peau. Celle-ci ne refuse pas. D'ailleurs, elle vient de lui donner une idée. Je tiens à ce que tu sois très belle ce vendredi ! Je voudrais me rendre au hammam, avant si c'est possible, dit Aïda. Oui mais si tu veux, je peux demander à tes sœurs de t'accompagner... Non, inutile de les déranger, répond la jeune fille. Elles travaillent et il faudra quelqu'un pour s'occuper de leurs enfants ! Elles viendront lors des fiançailles... En fait, elle ne voulait pas s'encombrer de sa famille. (À suivre) A. K.