L'équipe nationale de football a réussi l'essentiel à Casablanca, en remportant une petite mais ô combien précieuse victoire sur une formation libyenne trop agressive. Avec une telle avance, les Verts ont sans doute mis un pied en Afrique du Sud pour la phase finale de la coupe d'Afrique des nations, après avoir été absents lors de la dernière édition. Du coup, Vahid Halilhodzic renoue avec la victoire et affiche depuis son intronisation à la barre technique un bilan plutôt positif, avec 7 victoires, un nul et une seule défaite, et surtout une capacité à chaque rencontre de marquer en Algérie ou à l'extérieur. Une série intéressante, surtout lorsqu'on rappelle qu'il n'y a pas si longtemps les Algériens n'arrivaient pas à aligner deux résultants probants consécutifs. Du point de vue arithmétique, il y a une nette progression, et Halilhodzic est sur le point de réussir son premier objectif, à savoir qualifier l'Algérie à la Can. Cependant, sur le plan du jeu, même si de gros efforts ont été fournis, il reste qu'une année après son arrivée à la tête des Fennecs, Halilhodzic ne convainc toujours pas. Face à une banale formation libyenne, pas du tout fair-play et franchement négative, les Algériens n'ont jamais su élever le rythme du jeu et le prendre à leur compte. Les joueurs ont passé le plus clair de leur temps à tenter de museler les Libyens qu'à essayer d'imposer leur jeu. Le fait d'évoluer avec trois milieux récupérateurs, alors que deux auraient pu largement suffire, comme cela a été corrigé en seconde période, a pénalisé l'EN. C'est la vision des choses symptomatique d'un technicien qui privilégie pour l'heure le résultat par rapport à la manière. Ce qui n'exempt pas pour autant Halilhodzic de tout reproche sur le plan des choix, car le fait de titulariser un Mehdi Mostafa à la relance approximative, lourde et parfois même dangereuse, au milieu du terrain, constitue tout simplement une improvisation de mauvais goût. Avec Mostafa, Halilhodzic a pris un risque inutile qui aurait pu être fatal face à un adversaire plus coriace. Avec une telle option tactique trop prudente, Halilhodzic a privé l'EN d'un attaquant supplémentaire qui aurait pu apporter plus de mordant à notre ligne offensive. Autre grief retenu contre Halilhodzic, le fait d'avoir trop fait retarder la rentrée de Soudani, dans le but de profiter de l'essoufflement de la défense libyenne. Accorder juste 10 minutes à Soudani et espérer de lui qu'il fasse quelque chose ne s'avérera pas toujours payant. Halilhodzic aurait pu l'incorporer plus tôt et ne pas prendre des risques inutiles, d'autant plus que Kadir était déjà carbonisé avant la 80e minute, moment de son remplacement. Halilhodzic aurait pu mieux exploiter le flanc droit afin d'apporter le soutien Feghouli avec un défenseur de couloir de métier qui serait plus efficace qu'un Cadamuro, visiblement pas du tout à l'aise à ce poste pour son second match avec les Verts. En somme, la victoire contre la Libye permet à l'Algérie de rester sur une bonne dynamique, mais beaucoup de choses restent à faire sur le plan tactique et du jeu. C'est un succès qui ne saurait cacher les insuffisances, mais c'est assurément une victoire qui permet de travailler plus sereinement, comme le répète Halilhodzic. S. L.