Les communaux reviennent à la charge par des rassemblements, ce matin, devant les APC du territoire national et menacent de lancer un mouvement de grève de huit jours à partir du 25 septembre. Après quelques mois d'accalmie, la fièvre sociale remonte. De nombreux syndicats s'agitent et réinvestissent le terrain de la contestation. Une situation qui risque, comme à l'accoutumée, de faire tache d'huile et de perturber la rentrée sociale. Une perturbation somme toute prévisible, puisque la plupart des secteurs en ébullition depuis quelque temps n'ont toujours pas réussi à améliorer leur situation socioprofessionnelle. L'annonce du changement du gouvernement a fait surgir une lueur d'espoir qui a quelque peu calmé les ardeurs des départements contestataires. Mais l'apaisement n'aura pas fait long feu, notamment pour les secteurs qui n'ont pas connu de changement à la tête de leurs départements ministériels ou ceux qui ont été marqués par le retour d'anciens responsables. Cela dit, la fronde sociale semble reprendre de plus belle. Diverses actions de protestation impliquant différents secteurs sont annoncées rien que pour la journée d'aujourd'hui. Perturbations dans les CEM, les lycées... Le nouveau ministre de l'éducation nationale devrait faire face à sa première grève dans le secteur de l'éducation nationale. Les corps communs et les ouvriers professionnels de son département entament aujourd'hui un débrayage de trois jours. Il s'agit d'une démonstration de force menée par le Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN), qui tente selon toute vraisemblance d'impressionner Abdellatif Baba Ahmed. Le document du SNCCOPEN, intitulé “communiqué de la dignité", révèle que le conseil national du syndicat, qui s'est réuni ces derniers jours, a décidé de lancer “une grève nationale d'avertissement durant trois jours, du 16 au 18 septembre". L'appel est lancé à tous les corps communs et ouvriers professionnels des établissements d'enseignement moyen, lycées et les administrations de l'éducation nationale. Le syndicat dirigé par Ali Bahari justifie cette action en accusant “certains syndicats du secteur de vouloir profiter et utiliser les 130 000 fonctionnaires pour faire aboutir des intérêts purement personnels, et ce, en usant de mensonges et de subterfuges". Regrettant le fait de n'avoir pas trouvé “une oreille attentive aux doléances des différentes catégories de corps communs, de laborantins, documentalistes, administrateurs d'ouvriers professionnels, d'agents de sécurité, mais une politique de deux poids, deux mesures", le syndicat soutient que “la protestation pacifique" reste leur seule solution pour arracher “les revendications les plus urgentes", à savoir notamment l'intégration des corps communs, des ouvriers professionnels dans le secteur ainsi que la révision de leurs salaires de base, l'amendement du statut particulier et du régime indemnitaire, l'abrogation de l'article 87 bis, l'intégration des fonctionnaires de laboratoires dans le corps d'attachés de laboratoire en raison de l'extinction de leurs postes. ...et les établissements sanitaires D'autre part, évoquant “l'érosion du pouvoir d'achat, les restrictions sur les libertés syndicales et la dégradation des conditions de travail des fonctionnaires de la santé publique", la Fédération nationale du secteur de la santé publique affiliée au Snapap a décidé, elle aussi, de recourir à trois jours de grève à partir d'aujourd'hui. La plate-forme de revendications de ce syndicat compte pas moins de onze points : révision du statut particulier et du régime indemnitaire du secteur, révision du statut particulier des corps communs et des ouvriers professionnels, respect des libertés syndicales, réintégration des syndicalistes suspendus arbitrairement, amélioration du pouvoir d'achat, intégration de tous les contractuels, amélioration des conditions de travail et généralisation de la prime de transport et de la restauration à tous les travailleurs, généralisation et majoration de la prime de contagion et de risque... Un appel est lancé par la fédération “à tous les corps du secteur de la santé publique pour unir leurs rangs et se mobiliser pour arracher les revendications et changer la situation dramatique dans laquelle se débattent tous les travailleurs du secteur". Rassemblement des fonctionnaires communaux Après plusieurs séries de grèves, la Fédération nationale du secteur des communes marque cette chaude journée du 16 septembre par des rassemblements devant les communes du territoire national. Si aucune suite n'est donnée aux doléances qui attendent satisfaction depuis plus de deux années, le syndicat lancera une nouvelle grève de huit jours à compter du 25 septembre. Les doléances des communaux ne différent pas de celles des autres fonctionnaires. Il s'agit, entre autres, de l'ouverture de consultations sur la révision du statut particulier et le régime indemnitaire des travailleurs communaux, la révision du statut particulier des corps communs, des ouvriers professionnels, conducteurs et agents de sécurité, l'intégration de tous les contractuels et vacataires en poste et le maintien du régime de la retraite sans condition d'âge. Menace du syndicat de Sonelgaz Fraîchement créé sous la houlette du Snapap, le bureau national du syndicat des travailleurs de Sonelgaz appelle “la direction générale à ouvrir le dialogue avec le SNATGS qui est le partenaire social incontournable" pour discuter des problèmes socioprofessionnels et les résoudre, sans être contraint de traverser une zone de turbulences. Un autre appel est lancé à tous les travailleurs “pour renforcer les rangs du nouveau syndicat afin d'appuyer et défendre leurs revendications socioprofessionnelles". M. B.