Liberté : Cela fait une semaine depuis le retour des élèves en classe. Quelle évaluation faites-vous de cette rentrée scolaire ? Idir Achour : La rentrée scolaire 2012/2013 est l'une des rentrées les plus difficiles depuis l'Indépendance. Elle se caractérise essentiellement par deux éléments : la surcharge des classes et le manque de postes budgétaires. Ces deux éléments vont créer automatiquement l'accroissement de la violence dans le milieu scolaire qui va générer à son tour l'accroissement des congés de maladie de la part du personnel. Habituellement de 2 à 10%, ce taux va augmenter de 15 à 20%. Cela aura aussi une conséquence sur la pédagogie, puisque une perte de temps de 5 à 20 minutes par séance est à prévoir et la rentabilité pédagogique va diminuer de 60%. Sans compter que l'ensemble des revendications socioprofessionnelles n'a pas reçu les réponses attendues, que ce soit au niveau de la politique salariale ou le pouvoir d'achat du personnel du secteur. La révision du statut particulier promulgué au mois de juin passé n'a pas pris en considération les propositions des syndicats, et la retraite après 25 ans de service n'a pas trouvé de réponse. S'agissant des œuvres sociales, le changement au niveau de la commission nationale et des commissions de wilaya n'a pas provoqué de changement dans la gestion clientéliste de l'époque. Cet argent reste gelé et aucun programme n'est établi. Les travailleurs feront la rentrée sans aucune aide des œuvres sociales. M. Benbouzid est parti. La rentrée s'est faite avec un nouveau ministre à la tête du département de l'éducation nationale. Vous attendez-vous à un changement dans la gestion du secteur ? Le changement de personnes ne peut provoquer un changement de système. Si on se fie au discours du nouveau ministre, celui-ci s'inscrit dans la continuité de ce que son prédécesseur a réalisé. Et lorsqu'on sait que son prédécesseur a laissé le secteur dans un état catastrophique, automatiquement, il ne peut y avoir que de la continuité dans la catastrophe. Toutefois, pour qu'on puisse l'évaluer, nous attendons sa feuille de route qui résumera les différentes actions qui seront menées pour sauver le secteur. Quelles sont les actions prévues par le CLA pour cette nouvelle année scolaire ? Jusque-là, nous attendons les décisions des assemblées générales qui doivent se terminer d'ici fin septembre pour décider des différentes actions à mener à partir du mois d'octobre, tout en sachant que le CLA fera cette année de la défense de l'école publique de qualité son cheval de bataille. Bien sûr, nous sommes toujours en contact avec d'autres syndicats du secteur pour privilégier l'unité de l'action.