Le dossier de la gestion des œuvres sociales du secteur de l'éducation nationale s'est ouvert encore une fois, donnant le libre cours à la polémique et à la critique entre les syndicats. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) attendent l'élaboration du plan d'action de la commission nationale de la gestion des œuvres sociales pour réagir. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), quant à lui, rejette en amont et en aval cette commission et ses propositions, plaidant pour la décentralisation de la gestion de l'argent des œuvres sociales. Pour l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le recours à une grève n'est pas écarté, si les «obstacles» entravant le travail de cette commission persistent. Les réactions des syndicats vis-à-vis du travail de cette commission sont divergentes. Néanmoins, tous les syndicats se sont montrés prudents au sujet de la transparence dans la gestion de l'argent des œuvres sociales. Pour rappel, les sommes d'argent gelées depuis 2010, objet de polémique, sont estimées à 2000 milliards de centimes. «Nous sommes contre la centralisation de la gestion des œuvres sociales. Il n'y aura aucun changement. Ce sont les personnes qui changent. C'est la continuité avec deux ans de retard dans la gestion de l'argent des œuvres sociales», estime le CLA. Son porte-parole, Idir Achour, insiste sur le fait que la gestion transparente commence par l'établissement du bilan de la gestion des œuvres sociales durant les années passées, une mesure promise durant la campagne électorale pour le choix du mode de gestion. Le porte-parole du CLA, qui conteste la gestion centralisée, appelle également à établir un inventaire des biens existants. A défaut de ces deux actions que le CLA estime prioritaires, la gestion des œuvres sociales demeure opaque. Le Cnapest axe son rôle sur le contrôle des actions de la commission nationale. «Nous attendons la communication du plan d'action. C'est à partir de là que nous pourrons agir», affirme Nouar Larbi, son secrétaire général. Au sujet du bilan de la gestion passée, Nouar Larbi répond : «Normalement, il y aura passation de consignes entre l'ancienne et l'actuelle commission.» L'Unpef, qui s'attarde sur les obstacles qui entravent le travail de la commission nationale et des commissions de wilaya, assure que le dossier des œuvres sociales pourrait être l'une des difficultés que rencontrera la prochaine rentrée sociale. «Ce sont des entraves délibérées», accuse l'Unpef, qui pointe du doigt accusateur sur certains directeurs de l'éducation et sur leur tutelle qui n'a pas daigné leur adresser une instruction pour que les commissions au niveau des wilayas commencent leur travail. «Jusque-là, rien n'a été fait. Les sièges n'ont pas été accordés aux commissions de wilaya. De plus, la passation de consignes n'a pas été faite», déclare Messaoud Amraoui, chargé de la communication à l'Unpef. Ce syndicat menace de recourir à la grève dans le cas où ces problèmes ne sont pas solutionnés. Pour sa part, Meziane Meriane, secrétaire général du Snapest, n'écarte pas l'éventualité de recourir à la grève, rappelant que la décision finale revient au conseil national du syndicat. Le Snapest insiste sur la passation de consignes et le recouvrement de tous les anciens biens des œuvres sociales. Pour cette opération, le Snapest demande une commission mixte composée de membres du syndicat et du gouvernement, tandis qu'actuellement, la commission est seulement gouvernementale. Le Snapest, qui refuse de participer à l'assemblée générale de la commission nationale, exhorte cette dernière à tenir à ses engagements, notamment le départ à la retraite avec une prime de 30 fois le SNMG, une mesure qui prendra effet, d'après ce syndicat, à partir de la date de l'élection de la commission.