Malgré les garanties de la présidence de la République tunisienne de prendre toutes les mesures nécessaires pour une meilleure protection des ambassades, des missions diplomatiques et consulaires, des écoles étrangères et des étrangers résidant en Tunisie, les Américains ne veulent prendre aucun risque. La situation en Tunisie est délétère. Elle prend quasiment chaque jour d'autres tournures. Chaque jour qui passe renvoie à ces images vécues dans les années noires en Algérie qui défilent devant les yeux. Une situation qui présage d'une menace terroriste persistante. A fortiori, la date du 23 octobre prochain en est l'un des signes révélateur. Sans risque de se tromper, les Américains, mais aussi bien les Tunisiens, n'écartent pas cette éventualité. Preuve en est qu'au lendemain de la manifestation devant l'ambassade américaine à Tunis qui a fait 4 morts et 49 blessés, le président tunisien, Moncef Marzouki, a réuni en urgence au palais de Carthage Hamadi Jebali, chef du gouvernement, Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC, Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur, et les ministres de la Défense et des Affaires étrangères pour discuter de la situation sécuritaire et des évènements graves survenus vendredi dernier à l'ambassade américaine. À l'issue de cette réunion, la présidence de la République a décidé, dans un communiqué rendu public, de prendre toutes les mesures nécessaires pour une meilleure protection des ambassades, des missions diplomatiques et consulaires, des écoles étrangères et des étrangers résidant en Tunisie, au lendemain de l'attaque perpétrée contre l'ambassade américaine à Tunis. Le président de la République provisoire Mohamed Moncef Marzouki, le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar et le chef du gouvernement Hammadi Jebali affirment “l'engagement de l'Etat à protéger les fondements de la sécurité et de la stabilité sur l'ensemble du territoire national." “La Tunisie ne sera en aucun cas un refuge pour le terrorisme international, et ce dans le cadre du respect de la suprématie de la loi et des institutions ainsi que des principes des droits de l'homme", ont-ils promis, réitérant la détermination à faire face “aux groupes qui recourent à la violence politique", ont-ils avertit. Ils ont, d'autre part, ajouté que “la sécurité et la stabilité des institutions du pays fait l'objet d'un consensus national", appelant toutes les forces politiques et sociales et les différentes composantes de la société civile “à la solidarité et à l'entraide, loin des calculs politiques étriqués." Il est toutefois à rappeler que des islamistes salafistes et radicaux, mêlés aux intrus en colère contre la projection d'un film américain islamophobe, ont attaqué, vendredi, le siège de l'ambassade américaine à Tunis et réussi à pénétrer dans son enceinte. Le pays de l'oncle Sam a donné l'ordre, samedi, à ses représentations diplomatiques de faire évacuer tous les personnels non essentiels ainsi que leurs proches de Tunisie et du Soudan. Le département d'Etat américain n'a pas manqué de déconseiller aux citoyens américains de se rendre dans ces pays. Pour sa part, le ministre tunisien de l'Intérieur a menacé de punir tous ceux qui sont impliqués dans l'attaque de l'ambassade américaine, vendredi. La représentation diplomatique américaine a subi de gros dégâts par des manifestants extrémistes déchaînés, qui exprimaient leur colère à la suite de la diffusion sur Internet d'un film anti-islam produit aux Etats-Unis. “Les citoyens américains restant en Tunisie doivent faire preuve d'une extrême prudence et éviter les manifestations", et ils doivent avertir l'ambassade de leur présence, ajoute le document. L'avertissement concernant la Tunisie déclare que : “Le département d'Etat déconseille aux citoyens américains tout voyage en Tunisie en ce moment." Le document américain indique que la situation en termes de menace terroriste demeure “critique" au Soudan, où Washington a pris des mesures pour renforcer la sécurité des personnels officiels américains. Ils doivent maintenant se déplacer dans des véhicules gouvernementaux blindés et obtenir des permissions avant de pouvoir voyager en dehors de Khartoum. I. O.