La localité de Mizrana a vécu ces deux derniers jours des scènes d'émeutes qui ont pris de l'ampleur, lundi durant une bonne partie de la nuit, après l'intervention musclée des forces de police venues en renfort de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya. Des responsables de la wilaya de Tizi Ouzou, le chef de la daïra de Tigzirt ont tenté vainement de dialoguer avec des jeunes très en colère. Ces derniers ont été contraints de rebrousser chemin vu que la situation est devenue incontrôlable. En fait, la genèse de l'affaire remonte à quelques jours, quand des centaines de manifestants issus des différents villages de la commune de Mizrana, région maritime située à une trentaine de kilomètres de Tizi Ouzou, se sont attaqués aux nouveaux sièges de la gendarmerie nationale et de la police communale situés au lieudit "la Crète", distant d'une dizaine de kilomètres de Tigzirt, chef-lieu de daïra. Les événements ont débuté dimanche vers 14h, lorsque qu'un groupe de plusieurs dizaines de jeunes citoyens en colère ont décidé d'organiser une manifestation à l'intersection de la RN 72 et du CW 03, un lieu où a été construite la nouvelle caserne de la gendarmerie nationale implantée dans cette localité dont les travaux sont presque achevés, alors que les autorités s'apprêtaient à l'inaugurer dans les prochaines semaines. Après la fermeture de la route, les manifestants surexcités se sont attaqués à cette nouvelle brigade qu'ils ont saccagée et incendiée, alors que le nouveau siège de la police communale non occupé à quelques encablures a connu également le même sort. Cette colère déversée par les jeunes des villages de la région s'explique par la non-prise en charge des revendications citoyennes exprimées dans une plateforme de revendications remise aux responsables de l'APC de Mizrana et de la daïra de Tigzirt depuis plusieurs semaines, entre autres l'amélioration du réseau téléphonique fixe, l'implantation de l'internet et la réalisation de maisons de jeunes. Par ailleurs, il est à noter que bien avant ces manifestations, plusieurs voix se sont élevées dans la région pour dénoncer le choix du lieu d'implantation de la caserne de la gendarmerie. “Je trouve que la gestion des autorités locales est irresponsable et ridicule. Ils ont implanté une grande caserne de gendarmerie au milieu des habitations, puis ils ont lancé un chantier de construction des locaux commerciaux pour les jeunes chômeurs dans cette colline isolée et éloignée de tout attrait commercial", nous a déclaré un jeune manifestant qui a requis l'anonymat. M H