“La vingtaine de jeunes de notre village qui observaient un sit-in devant le siège de la daïra de Tigzirt étaient encore sur place lorsque le saccage s'est produit à La Crête", explique le président du comité de village. Le saccage, dimanche dernier, du nouveau siège, en construction, de la brigade de gendarmerie de Mizrana, à une quarantaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, ne cesse d'alimenter les discussions, et même de polariser l'actualité dans la région. Cette affaire est-elle liée à une manipulation de la mafia du sable ou s'inscrit-elle dans la continuité du rejet de la gendarmerie par la population ? Ce sont les deux pistes qui sembleraient être les plus privilégiées après la sortie du comité de village d'Azrou Bar qui refuse catégoriquement que le saccage de ce nouveau siège de la gendarmerie à Mizrana soit endossé à des jeunes du village ou associé à leur mouvement de protestation visant à réclamer le téléphone, Internet et une Maison de jeunes pour leur village. “Nous nous démarquons de ce saccage qui s'est produit dimanche dernier au lieudit la Crête, aux frontières entre Mizrana et Makouda", est-il écrit dans une déclaration transmise à notre bureau par le comité de village Azrou Bar qui dit vouloir démentir toutes les allégations ayant donné les jeunes de ce village comme étant impliqués dans cette affaire. “La vingtaine de jeunes de notre village, qui observaient un sit-in devant le siège de la daïra de Tigzirt, étaient encore sur place lorsque le saccage s'est produit à la Crête", explique Sidhoum Saïd, le président du comité de village d'Azrou Bar quelque peu coléreux contre ce qui a été rapporté dans la presse. En ce sens, il y a lieu de rappeler que lors du saccage du siège de la brigade dimanche dernier, des sources sur place avaient, en effet, indiqué que plusieurs centaines de personnes ont pris part au saccage. Le saccage était-il donc orchestré par une main manipulatrice, qui a voulu profiter de l'existence d'un mouvement de protestation enclenché par des jeunes revendiquant des commodités pour leur village, pour passer à l'acte ? “Le lieu d'implantation de cette nouvelle brigade n'est pas de nature à arranger certains intérêts pas toujours propres", répondaient déjà, au lendemain du saccage, des citoyens de la région qui décrivent cet endroit comme un croisement de chemins, sinon un transit inévitable de tout trafic mais surtout du sable extrait illicitement. D'autres citoyens contactés dans cette région mettent en avant “le mauvais choix du lieu de cette structure", jugée trop proche des habitations. D'autres encore, se contentent de l'expliquer par la continuité du rejet de ce corps par la population. Au-delà de la question de qui est qui et qui a fait quoi, il y a lieu de comprendre qu'aujourd'hui c'est toute cette partie nord de la wilaya qui est assise sur un brasier et la fermeture des portes du dialogue par l'administration ne peut exclure d'éventuels autres dérapages. S L