Le parti de Hocine Aït Ahmed estime nécessaire l'éveil de la conscience chez la population, sans quoi aucune démarche économique n'est viable. Le Front des forces socialistes (FFS) a réitéré hier que l'instauration de la démocratie et des libertés demeure un préalable à tout développement durable. Lors d'une conférence animée à Alger, peu avant le début des travaux de la session ordinaire du conseil national du parti, le FFS, par la voix de Mohand Amokrane Cherifi, sherpa du premier secrétaire et expert économique, a plaidé pour la “primauté du politique sur l'économique", paraphrasant ainsi une résolution du congrès de la Soummam. “La priorité aujourd'hui du FFS est de passer un discours politique à la population pour en éveiller la conscience politique, car on a beau tracer des programmes économiques, si le politique n'avance pas, on ne fera rien sans l'adhésion de la population", a déclaré Mohand-Amokrane Cherifi, selon des propos repris par l'agence officielle APS. Cette sortie, qui intervient à la veille de la célébration par le parti de son 49e anniversaire et au lendemain de la présentation par le nouveau Premier ministre de son plan d'action, a été également une occasion pour le président du comité d'éthique et conseiller économique du parti de formuler quelques propositions à même de conférer au pays un développement durable. Il a, dans ce contexte, plaidé pour une décentralisation et une autonomie “effective" du pouvoir économique au niveau des collectivités locales et des entreprises. “Il s'agit de doter chaque municipalité des moyens administratifs et financiers pour répondre aux besoins de la population, ce qui suppose une réforme fiscale", a-t-il expliqué, selon la même source. Autre proposition : il juge primordial de “transférer le pouvoir aux élus locaux au lieu de la daïra". Il relève également, selon l'APS, que le budget des Assemblées populaires communales (APC) est “insuffisant pour répondre aux besoins de la population". Selon lui, les entreprises, notamment publiques, doivent également avoir l'autonomie “effective" de décision car “le pouvoir de décision économique est tellement centralisé aujourd'hui, qu'il freine l'investissement". “Transférer le pouvoir vers les collectivités locales et les entreprises n'est que le transfert du pouvoir vers la population et vers l'emploi", a-t-il dit. Par ailleurs, Mohand-Amokrane Cherifi a estimé que les propositions pour améliorer les conditions de vie des citoyens contenues dans le plan d'action du gouvernement “nécessaires dans l'immédiat, restent insuffisantes car ne se projetant pas dans l'avenir". Le FFS, qui a décidé au mois d'août dernier de prendre part aux prochaines élections locales, devait élaborer une stratégie électorale lors du conseil qui se tient à huis clos. Une résolution sera rendue publique à l'issue de cette réunion. K K