L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) menace d'observer un sit-in devant le ministère des Transports si ce dernier continue “sa politique de la sourde oreille", ont affirmé, hier, les représentants de cette organisation lors d'un point de presse, à Alger. “Nous allons convoquer le secrétariat général pour arrêter une date afin de tenir un sit-in devant le ministère des Transports et nous allons éventuellement durcir le mouvement en observant une grève nationale", menacent-ils. Durant le point de presse, le président de la Fédération algérienne des auto-écoles, Ahmed Aoudia, n'a pas caché sa colère face au nouveau texte de loi paru le 6 mars dernier. “Le texte s'est fait sans notre participation, alors que nous sommes membres de la commission nationale chargée des problèmes des auto-écoles", soulève-t-il. Il ajoute que “le nouveau texte a des exigences surréalistes. Maintenant, nous sommes obligés d'embaucher des universitaires pour gérer nos écoles. De plus, la tutelle exige de nous de déposer une caution d'un montant toujours pas défini. Et pour finir, chaque dix ans, nous devons renouveler l'agrément d'exploitation". M. Aoudia s'interroge sur l'utilité d'avoir un gérant du moment que les dossiers des candidats sont transmis à la Direction des transports, que c'est lui qui achète les véhicules et paye les impôts. “Est-ce là le seul moyen que les autorités algériennes ont trouvé pour réduire le chômage ?", s'est-il demandé. Le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, Aït Brahem Hocine, lui, dénonce “la mauvaise foi de la tutelle". “Le ministère des Transports refuse d'assainir la situation. Bien au contraire, il met tout en œuvre pour faire durer la cacophonie", lâche-t-il. Le porte-parole des chauffeurs de taxi a également dénoncé “les dépassements et la fuite en avant de la tutelle". “Nous avons remarqué des dépassements de la part de la tutelle. Il y a deux jours, le ministère nous a convoqués pour une réunion à laquelle il a convié des personnes qui n'ont aucun lien avec le secteur. Devant cette situation, nous avons décidé de boycotter la rencontre", fait-il savoir. Boucherit Abdelkader, président de la Fédération algérienne des transporteurs de voyageurs et de marchandises, rejoint ses collègues en exprimant son “irritation face à la dégradation de la gestion du transport privé". “Le ministère ne s'occupe que du secteur public, le privé est laissé-pour-compte. L'anarchie est devenue le maître mot et chacun fait sa loi", dénonce-t-il. Le premier responsable de la fédération appelle le ministère à mettre en place un plan national de transport, ainsi qu'une réglementation des tarifications dans les transports urbains et les distances de moins de 30 km. “La tutelle fait dans la politique de l'autruche. D'un côté, elle lutte contre l'informel et de l'autre, elle encourage une administration informelle en refusant de réglementer le secteur privé", conclut-il. D. S.