Taleb El-Ibrahimi était à Constantine, jeudi dernier. Une escale dans son périple à l'est du pays, entreprise a priori dans le but de “prendre la température” en perspective de la présidentielle. C'est depuis l'hôtel le Panoramic où il a eu à rencontrer sa base que le président de Wafa, parti politique non encore agréé, se prononcera sur son éventuelle candidature à l'élection de 2004. Son intention d'être en lice ne sera dévoilée qu'à partir du mois prochain, laissera-t-il entendre. L'ex-ministre, à l'instar d'un grand nombre de candidats, déclarés ou pas, refuse d'entrer, sans garanties, de plain-pied dans une consultation que certains ont déjà qualifiée de biaisée. Sa participation devient ainsi tributaire de trois conditions principales, à savoir la neutralité de l'Armée, celle de l'administration et la non-utilisation des moyens de l'Etat au profit d'“un seul homme”. Allusion sans détour au Président-candidat, appuyé par une administration loin de faire preuve d'impartialité, “tant qu'il y a à sa tête Zerhouni et Ouyahia”. Taleb n'a pas occulté l'effervescence qui s'est emparée de la scène politique ces derniers jours avec l'annonce de plusieurs candidatures ; il semble partager certaines positions dont celle de l'ancien Chef du gouvernement Mouloud Hamrouche qui, dans son manifeste, privilégie une “neutralité positive” de l'Armée dans le scrutin du printemps prochain. Pour le conférencier, c'est à l'institution militaire, en tant que “colonne vertébrale de l'Etat d'assurer la transition vers un pouvoir civil et d'être un rempart contre toute velléité frauduleuse”. Le trucage des urnes qui représente la hantise des formations politiques à telle enseigne que plusieurs d'entre elles appelleront à l'annulation de la future joute et son remplacement par une constituante ou un conseil, ne paraît pas, outre mesure, inquiéter Wafa qui se garde d'anticiper sur les évènements. La raison en serait que “I'évolution de la situation du pays tant sur le plan interne qu'externe n'est pas pour rendre aisée la tâche des frondeurs”. Et de mettre en garde contre les tentatives du pouvoir de réimposer un candidat du “consensus”... Une situation vécue lors de la présidentielle de 1999 et qui a poussé, est-il soutenu, au retrait des six autres candidats dont Taleb. N. D.