L'offensive politique du mouvement Wafa se confirme de jour en jour. Ahmeb Taleb Ibrahimi, président du mouvement Wafa, sera-t-il candidat à la candidature pour la prochaine présidentielle d'avril 2004? C'est la question à laquelle ne pouvait échapper le porte-parole de Wafa, Mohamed Saïd qui a animé, jeudi, un point de presse à l'hôtel Emir d'Annaba où Ahmed Taleb Ibrahimi a réuni la direction nationale de son parti. «La décision de prendre part à la présidentielle sera prise à l'issue des rencontres qu'organisera le parti à travers le pays», a expliqué le conférencier. Le président de Wafa, qui multiplie ses sorties sur le terrain, réactivant les structures de son parti, est reçu par les notables de toutes les villes où il se rend avec des égards dus à un chef d'Etat. Lors de sa rencontre avec les cadres et notables de la ville d'Annaba, Ahmed Taleb Ibrahimi a répondu sans détours aux nombreuses interrogations formulées par les présents. A la question relative à sa candidature, il a ainsi répondu que là ne devait pas se situer le débat, mais plutôt sur «la neutralité des décideurs». Dans le cas d'une réponse positive, confirmée par les faits, a-t-il indiqué, «ma candidature sera envisageable». Explicitant sa réponse, Ahmed Taleb Ibrahimi, qui prenait part à un dîner offert en son honneur par des notables de la ville, a mis en exergue «la neutralité effective de l'institution militaire», mais aussi, a-t-il ajouté, «celle du gouvernement». Loin d'être tendre envers l'équipe actuelle, il a ajouté que «le Chef du gouvernement a officiellement annoncé son soutien au président Bouteflika, sans oublier le fait qu'il est lui même responsable d'un parti politique. Quant au ministre de l'Intérieur, il travaille au grand jour en faveur du président. Les moyens de l'administration sont utilisés au profit du candidat-président.». Pour Taleb, dans le cas où le holà ne serait pas mis à cet état de fait, «la souveraineté populaire ne sera pas respectée cette fois-ci encore». Très réaliste et au fait des affaires du sérail, Taleb ajoute que «le retrait de l'armée ne peut se faire d'un coup. Il plaide en faveur d'une coopération étroite entre le prochain président et l'institution militaire afin de garantir le retrait définitif de l'armée avant la fin de ce mandat». Hier, vendredi, le président de Wafa était l'hôte de Guelma où le même accueil exceptionnel lui a été réservé de la part des notables de la ville. Il a présidé, hier après-midi, une rencontre à huis-clos des présidents des comités exécutifs de Wafa des 7 wilayas de l'est du pays, à savoir Constantine, Oum El-Bouaghi, Khenchela, Souk Ahras, Tébessa, Guelma, Annaba et M'sila. La séance ouverte à la presse et aux citoyens avait eu lieu durant la matinée au niveau de la salle de conférence, de l'hôtel Marmoura, dans un climat convivial et de très haut niveau. Un point important à relever, les autorités locales, de même que les services de sécurité, ne tentent pas d'entraver les activités de ce parti que Zerhouni a interdit «illégalement», comme il a été maintes fois prouvé par la suite.