Quelle que soit la décision que prendra le président de Wafa, elle sera annoncée lors d'une très attendue conférence de presse. Les 10 et 11 décembre prochain, Ahmed Taleb Ibrahimi sera l'hôte de 5 wilayas du sud du pays dans le cadre de sa tournée à travers le territoire national. Il s'agit de Laghouat, Ghardaïa, Ouargla, Adrar et plus tard, Tindouf. Durant le même mois, une seconde tournée dans l'est du pays, plus précisément à Oum El-Bouaghi, Constantine, Mila et Jijel doit également avoir lieu. Le président du mouvement WAFA, qui sera accompagné par des membres de la direction nationale de son parti, en profitera pour rencontrer les cadres, militants et sympathisants afin de s'assurer de la mobilisation générale, mais aussi des choix et options faits à la base de Wafa, contrainte de vivre en semi-clandestinité durant de nombreuses années à cause de la décision prise par le ministre de l'Intérieur de ne pas l'agréer. Selon le secrétaire général de Wafa, Mohamed Saïd, «le parti a survécu face à cette adversité, confirmant la sincérité et l'indéfectible engagement de ses militants dont 70 % n'ont jamais milité avant cela dans un quelconque parti politique, ce qui dénote à quel point le discours électoral du président de Wafa, en 1999, a eu des répercussions positives sur une population blasée, ne croyant plus aux pratiques politiques». Dans la foulée, indiquent des sources proches de ce parti, Ahmed Taleb Ibrahimi reviendra en détail sur les trois conditions nécessaires à l'officialisation de sa candidature. Il s'agit de la neutralité de l'Institution militaire, celle des pouvoirs publics notamment à travers le départ obligatoire du Chef du gouvernement et de son ministre de l'Intérieur dont les tendances politiques ne sont plus un secret pour personne et, enfin, l'arrêt de l'utilisation des deniers publics au service de la précampagne électorale d'un candidat précis. Des sources proches de Ahmed Taleb Ibrahimi soulignent avec force que l'homme, principal adversaire de Bouteflika en 1999, et plus sérieux et favori candidat en 2004, «se montre prêt à ne pas se présenter dans le cas où ces trois conditions ne sont pas satisfaites afin de ne pas crédibiliser ce scrutin en jouant le lièvre passif du candidat du pouvoir». Il faut dire que la présidentielle de 99 a été particulièrement enrichisante, puis-que la plupart des six candidats qui s'en étaient retirés n'ignorent presque plus rien des méthodes utilisées pour frauder. L'on croit savoir, en outre, que l'entretien que nous a accordé le général à la retraite, Rachid Benyelles, n'a pas laissé insensible la direction de Wafa. «La probité morale et politique de ce candidat qui n'est pas à mettre en doute, nous indiquent des sources, nous poussent à penser que l'Institution militaire a bel et bien l'intention d'observer une parfaite neutralité lors des futures joutes électorales». Ahmed Taleb Ibrahimi n'en continue pas moins de penser que «le retrait de l'armée de la scène politique, face à l'échec cuisant de la classe du même nom, devra se faire de manière progressive durant les cinq années du futur mandat présidentiel». Dans tous les cas de figure, nous expliquent encore nos sources, «Ahmed Taleb Ibrahimi animera une conférence de presse dans laquelle il annoncera sa décision ainsi que les raisons exactes qui l'auront motivé afin que ses nombreux militants et sympathisants en soient directement informés».