La rationalité à laquelle avait appelé le ministre des Finances, Karim Djoudi, dans le cadre de la loi de finances 2013, n'a pas manqué de susciter la réaction de l'UGTA. Celle-ci vient, en effet, de réagir, par le biais d'une déclaration publique signée par les membres du secrétariat de l'union de wilaya de Béjaïa. Les syndicalistes ont fait part de leurs appréhensions concernant le plan de rigueur budgétaire, bien que le grand argentier du pays ait pris le soin de parler de rationalité, mais pas de rigueur. L'invite de M. Djoudi à “dépenser moins et mieux" ne passe donc pas auprès des membres de l'union de wilaya de Béjaïa dont la “prudence financière" est synonyme, pour eux, de coupe dans les budgets de fonctionnement. Une austérité qui engendrera inéluctablement des remous dans le monde du travail, ce qui retombera nécessairement sur les bureaux des sections locales UGTA. Les appréhensions des membres de l'union de wilaya vont au-delà des coupes qui vont être opérées dans les dépenses publiques et des mouvements sociaux auxquels il faut s'attendre tellement tous les clignotants sont au rouge. Ils s'interrogent même sur les incidences que peut avoir cette “prudence financière" sur les salaires, les retraites et le maintien du niveau de subvention de l'Etat de certains produits de base mais aussi sur la réalisation de certains projets socioéconomiques. Les syndicalistes n'ont pas manqué de rappeler que la wilaya de Béjaïa, à l'instar de plusieurs régions du pays, a connu plusieurs mouvements sociaux durant l'année 2012 ; grèves, qui ont affecté plusieurs secteurs d'activité ainsi que des administrations déconcentrées de l'Etat – certaines entreprises sont toujours en grève. Si on y ajoute, a-t-on poursuivi, les coupures des routes, devenues légion ces dernières années, les occupations des sièges des assemblées communales et de daïra par des citoyens excédés par des problèmes récurrents d'eau, d'électricité, de revêtement de routes, etc. On estime en outre que cette “prudence financière" n'empêche paradoxalement pas les “écarts entre les salaires" ; elle vient au contraire, selon eux, sanctionner très lourdement les bas salaires comme ceux des corps communs, des ouvriers professionnels et les catégories socioprofessionnelles payées au-dessous du SNMG. L'union de wilaya a mis en garde le gouvernement : la douloureuse facture ne sera pas supportée seulement par les travailleurs ; les instances syndicales locales n'accepteraient pas le gel des salaires, l'atteinte à la retraite, la fermeture d'entreprises ou la remise en cause des acquis sociaux, durement arrachés par les travailleurs. Les cadres syndicaux ont réitéré leur soutien aux travailleurs des résidences universitaires en grève depuis le 23 septembre dernier, et aux travailleurs de l'ETR en grève depuis avril dernier. Ils ont appelé à ce titre la centrale syndicale à user de sa force “pour faire aboutir leurs revendications justes et légitimes". M. O