Résumé : De retour au pays, Sara devint taciturne et mélancolique. Ni son entourage ni son mari ne comprirent le revirement de son caractère. La jeune femme souffrait dans son âme. Elle repensait à Nassim, et se sentait en même temps coupable d'avoir trahi Yacine. Ce dernier est très patient avec elle. Un matin, elle se réveilla nauséeuse et malade... Etait-elle enceinte ? Sara pâlit davantage... Le médecin insinuait-il qu'elle était enceinte ? - Vous avez très bien compris. Vous êtes enceinte de quelques semaines. Elle se laisse retomber sur son oreiller puis éclate en sanglots. - Allons, allons... je comprends fort bien votre émotion mais je suis certain que cela va passer... Il va falloir que j'informe votre mari et... Sara se relève brusquement et s'écrie : - Non... Non... Surtout pas lui... Le médecin est de plus en plus intrigué. Il garde le silence un moment puis se hasarde à demander : - Vous voulez garder cet heureux évènement pour vous seule ? - Oui... Heu... je veux dire... (elle déglutit) que je vais lui annoncer cette nouvelle une fois que j'aurais fait un test de grossesse. - A votre guise, mais je vous informe que mon diagnostic est des plus sûrs. J'ai assez d'expérience dans mon domaine pour reconnaître une femme enceinte. Elle l'interrompt : - Je ne doute pas de votre bonne foi docteur, mais je préfère attendre un peu avant d'annoncer la nouvelle à mon mari. Il est si émotif... Le médecin referme son cartable et lui tendit une ordonnance : - Je vous ai prescris des fortifiants et des remontants. Vous me semblez bien maigre... Suivez-vous un régime ? - Non... Pas vraiment mais je n'ai pas d'appétit ces derniers temps. - Les envies de femmes enceintes, cela vous passera. Mais pensez à vous reposer et à vous alimenter convenablement. Pensez à l'enfant qui naîtra bientôt... Il aura besoin de toute votre énergie morale et physique pour se développer. Elle hoche la tête et laisse couler ses larmes. Le médecin lui tapote la main : - Il est très courant pour les femmes dans votre état de devenir plus vulnérable psychiquement. Prenez courage et ne vous laissez pas aller... Appelez-moi en cas de besoin... Avant tout, je vais vous orienter chez un gynécologue de ma connaissance qui pourra vous suivre tout au long de votre grossesse et jusqu'à votre accouchement. Elle prend la carte qu'il lui tendait et ébauche un sourire : - Merci docteur... je... je tenterais de suivre tous vos conseils. - Bien, maintenant reposez vous... Sara se rallonge. Elle se passe une main sur le ventre et, comme pour se rassurer, se dit que le médecin s'était peut-être trompé dans son diagnostic... Son ventre était encore plat et rien dans son état physique ne laissait supposer une grossesse. Yacine revint dans la chambre et se tint à son chevet : - Tu te sens mieux ? Elle hoche la tête : - Oui... cela va mieux. - Le médecin m'avait assuré que tu n'avais rien d'alarmant. - Il m'avait dit la même chose... Il est certain que c'est juste un peu de fatigue. Yacine se racle la gorge : - Je pensais qu'après notre voyage en France tu serais bien plus en forme. Je ne comprends pas... Elle lève une main : - Je t'en prie, n'en rajoute pas davantage... Je me sens si fatiguée ces derniers temps... Je suis un peu mélancolique... C'est peut-être juste un état d'âme passager. Yacine lui caresse les cheveux : - Je l'espère pour toi. Je... je me sens si écarté ces derniers temps. Nous vivons comme deux étrangers. Tu ne trouves pas ? Elle se détourne de lui et met un oreiller sur son visage : - Il est temps pour toi de te rendre à ton travail. Je me sens trop lasse ce matin pour discuter d'un sujet qui me paraît futile. - Futile ? Mais je parle de nous deux Sara ! Elle lui fait un signe de sa main et lance : - Va travailler... Nous rediscuterons de ce sujet lorsque je me sentirais mieux. - Tu ne veux pas que je reste auprès de toi pour aujourd'hui ? Je n'ai pas le courage de te quitter alors que tu es malade. Sara rejette l'oreiller et se redresse : - Tu ne comprends donc pas que je veux rester seule? Je ne veux personne auprès de moi... Ni toi ni quelqu'un d'autre. Yacine se relève : - Ok... Ok... Je vais partir, mais promets-moi d'appeler en cas de besoin. - Oui... je t'appellerais en cas de besoin. Yacine s'en va et Sara retombe sur son oreiller. (À suivre) Y. H.