Le consul général de France à Alger, Michel Dejaegher, reconnaît que les locaux de Visa France ne répondent plus aux attentes et sont actuellement saturés. Lors d'une visite de courtoisie au siège de notre journal, le consul général s'est prêté à nos questions, pour réaffirmer “la volonté réciproque à faciliter la circulation entre l'Algérie et la France. C'est une volonté partagée par les autorités algériennes pour faciliter le déplacement des Français en Algérie". Chiffres à l'appui, M. Dejaegher a indiqué que le taux de refus des demandes de visa était en baisse par rapport au passé. Sur les neuf premiers mois de 2011, 84% des demandes ont été acceptées. Ce “progrès constant" s'accompagne d'une hausse très importante du nombre des demandes, dépassant les 30%. En 2011, le consulat d'Alger avait traité 128 000 demandes et a délivré plus de 100 000 visas. Pour 2012, le consul général prévoit 170 000 demandes, avec un taux de refus situé entre 15 et 16%. En plus des 150 000 visas qui devraient être accordés par le consulat d'Alger, il faudrait compter ceux des consulats d'Oran et d'Annaba. Ce qui devrait permettre d'atteindre le chiffre de 200 000 visas accordés aux Algériens. Le consul général de France à Alger est longuement revenu sur les conditions d'accueil dans les locaux de Visa France. Il reconnaît que ces locaux étaient conçus pour un nombre de demandeurs réduit. La situation a atteint le stade de “saturation totale". M. Dejaegher indiquera que ses services sont en train de chercher un endroit plus spacieux, avec au moins une superficie de 1 200 à 1 600 mètres carrés, pour en faire un centre avec un grand plateau, où tous les services se trouveraient sur le même niveau. Avec la crise du foncier dans la capitale, l'endroit idéal serait le nouveau centre d'affaires de Bab-Ezzouar, qui présente toutes les commodités et qui permettrait surtout aux demandeurs qui viennent de l'intérieur du pays de pouvoir y accéder sans encombre. Pour le consul général de France à Alger, “la priorité pour nous est l'accueil des gens. On est conscient du problème". Ceci étant, le consulat tente de réduire la pression en privilégiant les visas à longue durée. La moitié des visas délivrés sont des visas d'un an et plus. Une façon d'alléger la pression sur leurs services, mais aussi d'éviter aux gens qui se déplacent régulièrement en France, de passer souvent par une procédure qui n'est pas de tout repos. Pour les hommes d'affaires, le consulat se montre plus large et aimerait bien voir les services consulaires algériens faire preuve de la même largesse avec les hommes d'affaires français. Concernant les accords de 1968, le consul général rappellera que ces derniers ont été révisés quatre fois par le passé. Le comité technique mixte devrait se réunir pour voir s'il y a des choses à changer, à actualiser dans ces accords. Lors de sa dernière visite à Alger, le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, a insisté sur la nécessité de “conserver l'accord bilatéral spécifique pour les Algériens". Toutefois, le consul général de France à Alger donne une piste de ce qui pourrait changer dans cet accord : un nouveau visa a été instauré par la France depuis 2009. C'est un visa de long séjour d'une année. Son détenteur n'est pas sommé de se présenter à la préfecture pour demander une carte de séjour. Ce nouveau type de visa s'applique à toutes les nationalités, sauf les Algériens, parce que l'accord de 1968 ne le prévoit pas. Les étudiants algériens, qui disposent de visa long séjour, sont contraints de faire une demande, dès leur arrivée en France, à la préfecture pour obtenir la carte de séjour, laquelle demande pourrait mettre du temps pour être satisfaite. Mais, globalement, le consul général de France tient à rappeler qu'“un accord ne se modifie que par consensus", tout en insistant sur le fait qu'il existe “une bonne volonté des deux côtés pour faciliter beaucoup de choses". A B