Portraits ciselés par les mots et le verbe, la galerie présentée a de quoi donner du bonheur de lecture. Une compilation de 288 pages parue lors du dernier Sila aux éditions Casbah. Le portrait n'est pas une forme narrative nouvelle pour Hamid Grine. Chaque semaine et avec une régularité de métronome, Hamid Grine trace le portrait d'une personnalité dans nos colonnes. La gageure : se contenter de l'espace de 3500 signes au maximum pour cerner trait par trait les points caractéristiques d'une personne, quelquefois anonyme. L'auteur un tableau de maître tant les aspects positifs qu'il nous fait ressortir constituent autant de couleurs qui illuminent le modèle qu'il a invité à poser pour lui. Grine les choisit dans le lot des gens intègres. Le résultat est très souvent atteint, témoins les nombreux messages de lecteurs qui réagissent favorablement. Alors, Grine, en plus du journaliste, de l'écrivain, portraitiste ? Assurément. D'autant que le style avenant et précis arrive à rendre vivant le portrait psychologique de cette personne rencontrée, il y a peu ou il y a des années que la mémoire ressuscite du seul fait d'un événement ou d'une rencontre, fût-elle furtive, ou encore jaillissant d'une conversation entre amis. Portraits ciselés par les mots et le verbe, la galerie présentée a de quoi donner du bonheur de lecture. “Sur les allées de ma mémoire", un écrin renfermant un trésor. Hamid Grine récidive, après une première expérience réussie en 2004, avec “Comme des ombres furtives" (éditions Casbah), mais cette fois, il a pris le soin de publier dans un même recueil des portraits parus dans nos colonnes. “Ces portraits pris sur le vif pour le quotidien ‘Liberté', il faudrait les tenir pour ce qu'ils sont : des instantanés qui donnent juste un reflet de quelques rencontres et de quelques modèles ou qui me paraissent comme tels. Forcément, ils sont parfois insuffisants, partiaux et peut-être même un tantinet réducteurs. Qu'on se rassure : je ne revendique, au demeurant, aucune objectivité si tant est qu'elle existe cette arlésienne qui n'est utilisée que pour masquer une subjectivité dont nul ne peut se départir totalement", note l'auteur dans ce qu'il a appelé “En guise de préambule". Dans “Sur les allées de ma mémoire", une compilation de portraits de 288 pages, qui se lit d'un trait tant le style de Hamid Grine est fluide, on retrouve un échantillon représentatif mais non exhaustif. Cela va de la politique, aux héros de la guerre de libération nationale, en passant par des personnalités sportives ou artistiques, et mêmes des anonymes auxquels Hamid Grine redessine le portrait à sa manière. “Sur les allées de ma mémoire", ce sont donc des portraits croustillants, sculptés par un auteur qui défend sa subjectivité, dans un style parfois grinçant, mais toujours avec un regard bienveillant. Des portraits sans concession d'hommes et de femmes qui redeviennent assurément humains sous la plume de Hamid Grine. R. C. Hamid Grine sera présent, samedi 20 octobre 2012 à partir de 14h30, à la librairie du Tiers-Monde pour procéder à la dédicace de son recueil de portraits “Sur les allées de ma mémoire" (éditions Casbah, 2012).