Jugeant que “l'espérance démocratique" fait face désormais à un “défi de plus", le RCD considère “fondamental de maintenir la stratégie du choix qualitatif contre l'enrôlement de candidatures par la stimulation de la prédation". Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est plus que jamais convaincu que le changement politique en Algérie ne viendra pas du sommet. “L'Algérie vit dans un climat de régression sociale et de répression des libertés qui complique singulièrement l'action de l'opposition démocratique. Cette situation engendre un effondrement politique et moral dans lequel s'enfonce le pays malgré un exceptionnel matelas financier. Le rappel ou l'intégration de personnages notoirement corrompus dans le dernier gouvernement sonnent comme un défi de plus lancé à l'espérance démocratique et confirment que le changement par le sommet n'est pas à l'ordre du jour", écrit le RCD, dans un communiqué rendu public hier. Face à cette situation, il considère qu'une participation aux élections locales du 29 novembre prochain avec des candidats crédibles reste l'un des moyens d'arracher quelques espaces institutionnels, de soulager une population écrasée par l'injustice et une opportunité pour mettre en place les conditions de la refondation nationale. “(...) Le RCD considère qu'une gestion saine des collectivités locales est importante au triple point de vue politique, éthique et pédagogique. En prise directe avec les préoccupations quotidiennes, et cela en dépit de la réduction drastique des prérogatives des assemblées locales introduite par les réformes du code communal et de wilaya, l'action d'un élu intègre représente l'ultime planche de salut du citoyen contre un système pervers par essence et violent par nature", note le RCD. Après avoir boycotté les élections législatives, le parti de Mohcine Bellabes s'implique dans le prochain rendez-vous électoral dans 19 wilayas avec 166 listes communales et 10 listes APW. Même si, a priori, cette participation semble circonscrite à quelques grandes wilayas, il reste que pour le RCD ce choix est motivé par des considérations de la qualité des candidats. “Pour toute participation aux élections, le RCD privilégie la crédibilité et la performance. Face à un marasme général, il est fondamental de maintenir la stratégie du choix qualitatif contre l'enrôlement de candidatures par la stimulation de la prédation. La loyauté politique et la compétence des candidats sont des critères déterminants dans nos démarches et nos choix", explique-t-il. Autre souci du parti : réduire au maximum les velléités de fraude de l'administration d'autant que le RCD, soutient le texte, est devenu une cible. “Cette sélection est dictée par l'impératif d'assurer la loyauté des élus et la possibilité de limiter les falsifications des résultats face à une administration conçue comme l'instrument de la déstabilisation des structures, des infiltrations des listes, des manipulations des fichiers et l'acteur patenté des fraudes électorales", note le RCD. “Imperméable à la clientélisation qui fonde le système algérien, le RCD est plus exposé que d'autres à la pression et la répression du pouvoir", ajoute-t-il. Il ne manque pas, enfin, de relever que les agréments accordés à la ribambelle de partis créés à la faveur de la nouvelle loi participent d'une entreprise de dévoiement de la vie politique. Aussi, rappelle-t-il, que les patriotes sont appelés à combattre cette entreprise “criminelle". “Les listes de partis champignons, qui sont autant d'appels à la curée, sont le symptôme d'une conception dévoyée de la vie publique qui vise à la disqualification du mandat électif et, plus généralement, du combat politique. Pour tout patriote, lutter sans relâche contre cette entreprise aussi indigne que criminelle est le premier et le plus grand des devoirs", conclut le texte. K K