Depuis que les débats sur la révision de la loi électorale par l'Assemblée populaire nationale sont lancés, parmi les questions qui préoccupent profondément la classe politique, la suppression des bureaux spéciaux figure en bonne place. Mais a-t-on aujourd'hui des informations exactes sur le nombre des électeurs relevant des corps constitués, les éléments de l'Armée nationale populaire et ceux des autres services de sécurité, les douanes, la police et la Protection civile ? Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, l'avait estimé, lors de son intervention devant les députés, entre 500 000 et 650 000 électeurs. Qu'est-ce qui empêche, en fait, Zerhouni de donner le chiffre exact de cet électorat ? L'opinion publique qui ignore toujours le poids de ce réservoir de voix attend des réponses exactes, car cela y va de la crédibilité d'une élection. La classe politique, notamment les partis d'opposition, n'arrêtent pas cependant de spéculer sur le nombre d'électeurs qui composent les corps constitués. Le chiffre réel est de 1 million de voix pour certains et de 2 millions pour d'autres. C'est pourquoi d'ailleurs la suppression des bureaux spéciaux est classée “priorité des priorités” par les partis qui s'apprêtent à annoncer leur participation à la prochaine élection présidentielle. L'enjeu est de taille : ce réservoir de voix, disent-ils, peut faire basculer les résultats des élections dans un sens comme dans un autre. S. R.