Le ministre de l'Intérieur a reconnu que les prochaines élections locales ne captent pas l'intérêt des électeurs ni de la classe politique. Selon lui, un taux de participation de l'ordre de 40 à 45% serait correct. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a animé, hier au Palais des nations, à l'issue de la rencontre avec les cadres de l'administration locale, sa deuxième conférence de presse en moins d'une semaine. S'il n'a éludé, cette fois-ci, aucune question, le débat a porté naturellement sur l'actualité dont la volonté de l'Etat de venir à bout du commerce au noir avant le mois du Ramadhan 2013. Il s'agissait alors de savoir si cette guerre contre l'informel sera élargie au marché parallèle de la devise étrangère. “Il est facile d'éradiquer le marché noir de la devise en une seule journée. Mais le citoyen y trouve son compte tant qu'il n'existe pas de bureaux de change", a répondu Daho Ould Kablia. “C'est une activité illégale, certes, mais je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'elle soit éradiquée ou qu'elle soit maintenue. C'est un problème mineur", a-t-il poursuivi, assurant que ceux qui activent dans cette filière “sont identifiés et peuvent prémunir contre la fausse monnaie". Au chapitre des élections locales du 29 novembre prochain, le ministre de l'Intérieur a reconnu que ce rendez-vous ne capte pas l'intérêt des électeurs ni de la classe politique. Selon lui, un taux de participation de l'ordre de 40 à 45% serait correct. Il a révélé aussi que plus de la moitié des formations politiques en lice pour des sièges dans les Assemblées communales, a déposé moins de 50 listes électorales. “Certains partis politiques participent avec deux ou trois listes. C'est symbolique", a-t-il commenté. “On dit que Ould Kablia est un producteur industriel de partis politiques. Je ne produis rien. J'applique la loi", s'est-il défendu. Sur la fiabilité du fichier électoral, le ministre a indiqué que les services de son département font, chaque année, un toilettage des listes. “C'est extrêmement difficile car qui dit 20 millions d'électeurs dit nécessité de mener 20 millions d'enquêtes. Nous règlerons ce problème quand nous aurons un fichier électoral uniforme, établi sur la base de supports électroniques". Interpellé sur les inscriptions collectives des militaires sur les listes électorales, il a invoqué la loi organique portant régime électoral qui autorise cette démarche pour tous les corps constitués. “Ceux qui sont contre les inscriptions collectives sont les partis politiques pour lesquels les militaires ne votent pas pour leurs accointances avec des groupes qu'ils ont combattus", a-t-il déclaré tout de go. M. Ould Kablia a expliqué que la délivrance de passeports biométriques, qui sera généralisée au plus tard le 25 novembre 2015, est “liée à la mise en place des plates-formes techniques et des équipements appropriés. Jusqu'à présent, les circonscriptions administratives de la capitale en sont dotées, ainsi que deux daïras par wilaya". Il a indiqué que sur 221 108 demandes de passeport biométrique introduites, 2 800 ont reçu un avis défavorable et 205 288 ont été agréées. Plus de 189 200 documents de voyage normalisés ont été déjà délivrés tandis que 13 017 sont en cours de traitement. S H