Le poète Ahcène Mariche vient d'éditer deux nouveaux recueils de poésie. “Tazlagt N-tikta" (Collier d'idées), et “la Toupie et l'échelle", une traduction de son œuvre “Tabarnint d Ssellum", paru en 2009. La traduction est faite par Amziane Lounes. C'est le 9e recueil que le poète édite. Il est incontestablement le poète le plus prolixe de sa génération. Avec autant de recueils publiés et traduits dans plusieurs langues, Ahcène Mariche demeure l'un des poètes les plus sollicités par les chanteurs. Il vit de sa poésie, et celle-ci vit avec lui. Imaginatif et soucieux de l'image poétique qu'il transmet, Mariche, cet enseignant de physique à Tizi Ouzou, laisse transparaître dans sa poésie tout l'amour qu'il a de la vie. Il la dénigre quand elle est amère, la caresse de mots souples et tendres quand elle est joyeuse. Par vers et rimes, il s'exprime. Sans retenue et sans dédain, il se fabrique des tableaux pleins de ressentiments qu'il dépeint, avec des mots limpides, pour en ressortir avec un cœur chargé de gaieté. “J'ai vu la lumière s'éteindre, le noir qui suivit m'en a privé, et l'espoir se met à geindre, par l'amertume, il sera gavé, c'est fait, il vient d'atteindre, ce qu'il haï ; sage, vous savez", disait le poète dans “l'Espoir plaintif". Rigoureux dans ses mots, il déverse sa verve pour soigner ses maux. De l'espoir, cette source intarissable, il étanche une soif de dire. Poète aux mille regards, il s'inspire de tout. De l'amour dont il fait sa raison d'être. Il transcende les séparations, répare les erreurs, cesse les errements et taraude le passé. Du présent, il s'accommode de la réalité qu'il refait en rime pour que fleurit l'avenir. Il déconstruit le temps qu'il met en hauteur pour dominer l'espace. Il écoute les frémissements des montagnes qui entourent sa vie, arrose ses flancs et occupe ses plaines. Evasion et envol se sentent comme son leitmotiv, mais il s'accroche au sol. Il profane les jugements et acquiert la justice. “La poésie est un sarment. Qui est plein d'aspérités. Elle aide au redressement. De ceux qui sont écartés. Ils reconnaissent proches et parents. Qui faisaient leur unité", écrit-il dans “la Poésie". Il ne connaît ni saison d'amour, ni chaleur estivale et moins des nuits glaciales. Sa verve le réchauffe, l'étanche, le refroidit et le caresse. M M