Les débats présidentiels ont pris fin lundi soir avec pour thème la politique étrangère où le président Barack Obama et son adversaire républicain Mitt Romney ont usé de leurs dernières munitions pour tenter de convaincre les électeurs indécis à quelques jours du scrutin du 6 novembre. A en croire les sondages publiés à l'issue de ce troisième et dernier débat, le président Obama aurait eu les faveurs de 48% des personnes interrogées contre 40% pour son rival, selon CNN, alors que 53% de voix seraient favorables au premier contre 23% au second, selon CBS. En maintenant le même élan que lors du deuxième débat, le chef de la Maison-Blanche est directement passé à l'offensive en accusant son rival de concevoir une politique étrangère incohérente. “Mon travail est de m'assurer que les Américains ne soient pas en danger, et c'est ce que j'ai fait", affirma le président sortant, rappelant la mort de Ben Laden et le retrait des troupes américaines d'Irak et celui en cours en Afghanistan. Tout en félicitant Obama pour avoir éliminé Ben Laden, Romney estima que le “Printemps arabe" a déçu avec “la marée montante du chaos" et “avec des attaques inquiétantes" en Syrie, en Libye et, dans ce sillage, au Mali, et avec l'Iran “qui est à 4 ans plus près d'une bombe nucléaire". Concernant la Syrie, les deux candidats ne divergent pas sur le fond en excluant l'envoi de troupes américaines, pour l'instant, mais veulent tous les deux que le président syrien Bachar Al-Assad renonce au pouvoir, même si Romney est favorable à l'envoi d'armes aux rebelles syriens sous certaines conditions. Mais pour Obama, “il s'agit d'adopter une approche ferme mais prudente et s'assurer d'une transition et d'un départ d'Al-Assad", tout en écartant l'idée d'armer les rebelles syriens par les Etats-Unis. La Chine s'invita également lors de ce débat à l'égard de laquelle Romney promit de déclarer “la guerre aux manipulateurs de monnaie" en référence aux accusations portées contre la Chine selon lesquelles elle dévaluerait délibérément sa monnaie nationale pour renforcer ses exportations. A ce propos, Obama a évité le langage agressif, rétorquant que “la Chine est parfois un adversaire mais aussi un potentiel allié dans la communauté internationale si elle respecte les mêmes règles". Voulant présenter son rival comme un homme politique ringard, le président américain rappela que Romney a qualifié la Russie d'“ennemi géopolitique numéro un des Etats-Unis", en lui lançant que la guerre froide “est finie depuis 20 ans". Prévu pour être consacré exclusivement à la politique étrangère, ce dernier débat a dévié à plusieurs reprises vers des questions d'ordre national, souvent à l'instigation de Romney qui considéra que les difficultés économiques des Etats-Unis pourraient compromettre leur leadership. R. I./Agences