Ce qui a été considéré comme un kidnapping classique visant à exiger une rançon s'est avéré en fait comme un véritable crime crapuleux exécuté par trois jeunes citoyens qui connaissaient parfaitement bien la victime. C'est ce qui ressort en fait d'un point de presse animé jeudi dernier au siège du groupement de la Gendarmerie nationale de Tizi Ouzou par le chef de compagnie de la gendarmerie de Tigzirt, le commandant Younès Bouzekri, chargé de l'enquête après la disparition du regretté Aghilès Hadjou depuis le 18 octobre en fin d'après-midi. “La victime a été malheureusement assassinée le jour même de sa disparition, c'est-à-dire le 18 octobre en fin de journée", dira le chef de compagnie de Tigzirt devant un nuée de journalistes. Les auteurs du crime connaissaient parfaitement leur victime puisqu'au premier coup de téléphone, cette dernière les a rejoints dans une maison en construction située non loin d'Azeffoun. C'est là que la victime a été étranglée, d'abord à la main puis avec une corde de gros calibre certainement pour l'achever. Pour faire croire au scénario classique d'un kidnapping, les auteurs du crime ont déplacé le véhicule de la victime jusqu'au village de Cheurfa situé environ à 6 kilomètres du lieu du crime pour l'abandonner dans la nature avant d'envelopper le cadavre dans un sac plastique pour l'enterrer ensuite dans un rivage relevant de la plage d'Idjermnane, dans la commune d'Aït Chaffa. Le mystère d'un tel crime a pu être élucidé en fait après que l'un des auteurs du crime eut utilisé la puce de téléphone de la victime. “Trois jours après avoir commis leur méfait, c'est-à-dire le 21 octobre, les auteurs du crime s'étaient retrouvés du côté de Boulimat, dans la wilaya de Béjaïa, et l'un d'entre eux a eu le malheur d'utiliser la puce de la victime pour appeler quelqu'un. Et c'est à partir de là que nous avons remonté toute l'affaire et procédé à l'arrestation de deux des auteurs du crime à Azeffoun le 24 octobre, à quelques heures d'intervalle", dira encore le chef de compagnie de Tigzirt qui emmènera les deux mis en cause sur ladite plage pour déterrer le corps déjà en décomposition de la malheureuse victime. “Ce sont deux jeunes citoyens âgés de 19 et 21 ans qui sont des travailleurs journaliers et n'ont aucun antécédent judiciaire. Ils avouent avoir tué la victime pour un conflit personnel sans donner le moindre détail", avait déclaré jeudi dernier le commandant de gendarmerie de Tigzirt qui a tenu à préciser qu'un troisième larron était en cavale et qu'il n'écartait pas l'éventualité de rechercher d'autres complices impliqués dans ce crime abject. Aussitôt dit, aussitôt fait, puisque le troisième mis en cause a finalement été arrêté vendredi dernier à Azeffoun alors qu'il s'apprêtait à rentrer chez lui en ce premier jour de l'Aïd. Les gendarmes enquêteurs ont poursuivi leurs investigations et c'est hier dans l'après-midi, qu'ils ont pu arrêter, grâce au concours de la population, une quatrième personne âgée de 33 ans et répondant aux initiales de A. Y. Cette arrestation pour chef d'inculpation de non-dénonciation d'enlèvement et de crime a eu lieu au village El-Koudia, dans la commune d'Aït Chafaâ. Il était ami avec les auteurs de l'enlèvement. En 72h, les gendarmes ont ainsi bouclé une affaire qui a tenu en émoi la Kabylie. Les auteurs seront présentés à la justice lundi matin. M. H.